Le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’Investissement a publié les taux effectifs moyens pour le premier semestre 2021. Il en ressort que les taux ont reculé durant la première moitié de l’année.
La seule source de financement qui n’a pas enregistré de baisse est le leasing qui affiche un taux moyen de 13,69% contre 13,55% au second semestre 2020. Il est d’ailleurs à son plus haut niveau sur les dernières années. La structure de financement des compagnies de leasing est derrière cette tendance. Jusqu’à la crise sanitaire, elles ont sollicité le marché obligataire et les banques pour emprunter à des taux à deux chiffres sur une période allant de 5 à 7 ans. Ces emprunts sont généralement à taux fixe et sont encore à rembourser sur les prochaines années. Faire baisser les taux aujourd’hui signifie la réduction des marges. Il faut donc encore des années avant de voir les taux de sortie reculer.
Pour les autres sources de financement, le trend était baissier. Le taux des crédits à court terme (hors découverts) a diminué de 40 points de base à 9,04%, son plus bas niveau depuis le deuxième semestre 2018. Les découverts ont retrouvé le taux du premier semestre 2019 à 10,90%. Les crédits à moyen terme sont à 9,23% et ceux à long terme sont à 8,95%. Ces derniers sont passés à des taux inférieurs à 9% pour la première fois depuis 2018. Le taux d’affacturage a reculé de 74 points de base à 10,28%.
En ce qui concerne les crédits à la consommation, ils sont quasiment au niveau de 2018 à 10,63%. Les prêts immobiliers sont à leur plus bas niveau sur les trois dernières années, à 9,41%. Cela a soutenu la dynamique des ventes des promoteurs immobiliers observée les mois précédents.
En dépit de cette tendance baissière, ces taux restent encore insoutenables pour les entreprises tunisiennes. Le contexte n’est pas porteur et n’encourage pas à l’investissement, et la demande peine à repartir. Les charges financières sont devenues le poste le plus délicat à gérer. Nous devrons entrer dans une phase de stabilisation, en attendant la politique de la Banque Centrale vis-à-vis des tendances inflationnistes.