Deux jours avant la clôture des souscriptions à la seconde tranche de l’emprunt national 2021, les souscriptions ont atteint 359,278 MTND, dont 286,100 MTN de prises fermes du syndicat de placement. A ce rythme, l’Etat pourrait espérer collecter quelque 500 MTND, une jolie enveloppe qui soulage partiellement les pressions qu’il est en train de subir. Pour rappel, les souscriptions peuvent être clôturées par anticipation, une fois Tunisie Clearing aurait avisé de la souscription du montant de 500 MTND, ou prorogées à une nouvelle date sur décision du ministre de l’Economie, des Finances et de l’appui à l’Investissement.
La semaine dernière a été marquée par cette histoire du recours de la Banque centrale à la planche à billets pour permettre le paiement des salaires. Le contexte politique tendu et l’absence d’un nouveau chef de gouvernement ont laissé la porte ouverte à la reprise massive de toute information qui peut déstabiliser les Tunisiens.
Concrètement, il n’y aura pas de soucis pour les salaires de ce mois d’août et l’opération de SWAP réalisée par la Banque centrale n’est autre qu’une opération habituelle qui lui permet de fournir de la liquidité au profit du Trésor. La planche à billets n’a jamais fait partie des plans de financement de l’Etat.
Notre souci n’est pas les ressources en dinar, mais en devises. Jusqu’à aujourd’hui, il n’y a aucun signe d’avancées dans les négociations avec le FMI. L’importance de ces négociations dépasse le seul cadre de cette année qui pourrait être clôturée par un coup de pouce venant d’un pays ami, mais que faire en 2022 ? Sur quelle base le Projet de la Loi de Finances va être élaboré ?
Selon les chiffres du FMI, la Tunisie devrait payer 2,032 milliards de dollars en 2022, dont 1,531 milliard de dollars de principal et 0,501 milliard d’intérêts. Pour les rembourser, il faut aller chercher au moins autant de ressources, une mission impossible dans le cadre actuel. Il ne faut surtout pas avoir la conviction que les quelques centaines de milliers d’euros que la Douane est en train de saisir d’une période à l’autre pourront sauver le pays. Dans cette phase, il faut faire énormément attention car un faux pas économique signifie un échec cuisant de tout le processus politique. La Tunisie doit montrer qu’elle ne veut pas seulement changer son système de gouvernance, mais également ouvrir de nouvelles perspectives de développement économique et donner des garanties aux bailleurs de fonds qu’elle est capable de mener les bonnes réformes et d’honorer ses engagements envers eux.