Pendant longtemps, émotions et monde du travail n’ont pas fait bon ménage. Collaborateurs et surtout managers ont l’habitude de laisser leurs humeurs, leurs états d’âmes, leurs sentiments devant les portes des bureaux au profit d’une objectivité distanciée, rationnelle et froide.
Cependant, aujourd’hui le top 10 des compétences demandées par les organisations est de “ se coordonner avec les autres, manager les personnes et l’intelligence émotionnelle”.
Dans ce contexte, nous nous sommes entretenus avec Zhaira Bennani coach et formatrice en développement du potentiel humain, pour nous expliquer comment l’intelligence émotionnelle va de pair avec le management.
Deux alliés pour un seul objectif
L’Intelligence Émotionnelle est avant tout la capacité de comprendre ses propres émotions et celles des autres.
C’est aussi la possibilité de gérer ses émotions et de les utiliser pour soi et pour les autres.
En faisant appel à l’intelligence émotionnelle, le manager va pouvoir désamorcer des situations difficiles.
Selon, le coach Bennani en « reconnaissant » les réactions émotionnelles qui peuvent émaner de ses collaborateurs, ceux-ci se sentent reconnus et peuvent ensuite accepter certaines contraintes ou certaines difficultés. A l’inverse, si un manager nie ces ressentis, alors les collaborateurs pourront rester bloqués sur leur difficulté.
En effet, lorsque l’on sait reconnaître, contrôler et utiliser ses émotions à bon escient, la communication et les relations avec ses collaborateurs deviennent fluides.
Par ailleurs, en ayant pleinement conscience de ce que l’autre peut ressentir face à telle ou telle émotion ou acte, tout bon manager saura doser et s’adapter en toute situation, rendant son mode de management efficace et bienveillant. Et son équipe heureuse au travail !
Une bonne communication au service des émotions
L’essentiel ici est d’arriver à communiquer son vécu émotionnel, répondant à la question : qu’est-ce que je ressens ? Ou tourné vers l’autre : comment tu te sens ? Que ressens-tu ?
Coach Bennani a bien précisé qu’ en tant que manager, il est essentiel de pouvoir accueillir et mettre en mots les émotions. Ce qui va permettre de mieux appréhender les déclencheurs responsables de telle ou telle émotion.
Ainsi, il pourra évaluer les manifestations (corporelles la plupart du temps) de ces dernières. Par exemple, la gorge serrée exprimant la peur lors d’une prise de parole en public, ou encore le fait de claquer une porte de bureau exprimant la colère.
Et dans le processus, une fois que l’on a compris ses émotions il va falloir les utiliser. Elles doivent devenir un ami pour performer.
Mettre des mots sur ses émotions, comprendre ce qui les provoque, analyser les conséquences, apprendre à les réguler, gérer ses mécanismes émotionnels, se maîtriser, développer sa flexibilité… tel est le programme qui attend un manager qui veut gagner en intelligence émotionnelle.
C’est une vision commune
L’idée est de rester à l’écoute et ouvert aux idées différentes. D’avoir la capacité de revoir ses positions, de se remettre en cause à tout moment.
L’émotion va donner la possibilité d’impacter la performance individuelle et collective. Le manager va prendre en compte la dimension émotionnelle de chacun et de son équipe.
En accompagnant son équipe dans le changement et parfois la réorganisation. Il est évident que l’entreprise doit elle aussi s’inscrire dans l’acceptation des émotions.
En effet, cette volonté doit être portée par tous. “L’Intelligence Émotionnelle en entreprise se traduit en mettant l’humain au centre de la réflexion. Il est demandé aux Managers d’être positif, devenant ainsi un levier motivationnel fort pour l’équipe”, a souligné Bennani. Ce qui se traduit par une vraie énergie émotionnelle au service de la mise en œuvre de la stratégie choisie par le décideur.