La crise sanitaire que nous traversons actuellement aura sans nul doute des conséquences importantes sur les pratiques managériales voire même sur l’organisation des entreprises.
Un leadership qui fonctionne c’est avant tout un dosage en fonction des situations.
Nous nous sommes entretenus avec Zhaira Bennani coach et formatrice en développement du potentiel humain, pour nous présenter quelques conseils qui aideraient un manager à profiter de l’influence des émotions sur la cohésion et la performance de son équipe.
Le gestuelle et le body language au service du management
Selon Zhaira Bennani, le maintien de notre corps, l’intonation de notre voix mais également la relation que nous entretenons avec l’espace dans lequel nous évoluons constituent la majorité du message délivré.
Tâchons donc d’en tenir compte au moment de communiquer !
En comprenant son mécanisme, un manager peut plus facilement décrypter le comportement de ses collègues et être à leur écoute.
Dans le monde professionnel, où les relations sont souvent basées sur une connaissance superficielle de l’autre, la maîtrise du langage corporel, certes relative puisqu’il est impossible de contrôler tous nos comportements, revêt une importance d’autant plus capitale.
Dans tout discours, le manager adresse deux messages bien distincts à son auditoire : le premier par sa voix, le second par son apparence, son attitude et ses mouvements.
Les collègues peuvent donc décoder le langage corporel de leur boss. Quand il cherche à informer ou à convaincre, à motiver, à inspirer ou à distraire, ses gestes et son attitude doivent absolument être en accord avec vos propos. Et donc son corps est un véritable outil de communication.
L’émotion transmise est plus retenue que le message lui même
Tristesse, anxiété, colère, joie… Les émotions sont hélas encore taboues dans l’entreprise. Cependant les émotions, tout comme l’intuition, participent à accélérer la prise de décision.
Le manager a donc intérêt à reconnaître et à exprimer ce qui le touche lui, mais aussi les membres de son équipe. S’il sait gérer ses émotions, il sera plus à l’aise pour donner les éléments de façon factuelle.
Il saura notamment faire un juste dosage entre les points positifs de la situation et les difficultés que l’équipe va rencontrer, avec sincérité, sans catastrophisme.
La notion de réussite collective est aussi importante pour le manager : il sait que seul, il n’ira pas aussi loin qu’avec les compétences de l’ensemble des membres de son équipe. Il est important qu’il s’assure que l’émotion soit partagée par l’équipe, et ainsi fait preuve d’empathie émotionnelle.
La coach Bennani a précisé que” Communiquer ses sentiments permet de gagner en humanité et fait du bien à tous”. Ainsi, s’ouvrir à ses collaborateurs incitera ceux-ci à s’ouvrir en retour, ce qui va resserrer les liens entre membres de l’équipe.
Le manager “intelligent émotionnellement” souffre moins du stress, génère des relations sociales de meilleure qualité, et prend de meilleures décisions car il comprend ses propres émotions et sait les régule
Développer le bien-être au travail en développant l’estime de soi
Face à des situations professionnelles complexes comme la prise de parole en public, l’affrontement avec un supérieur hiérarchique colérique, la négociation avec un client de mauvaise humeur, chaque individu fait psychiquement référence à son histoire professionnelle pour identifier des situations équivalentes qui lui serviront de « guide » quant à sa façon de réagir.
A cet égard, Zhaira Bennani a également mis l’accent sur l’importance des différentes formations en matière d’estime de soi ou de la gestion de ses émotions pour améliorer les relations au sein de l’entreprise.
En effet, un manager engagé dans un travail de développement personnel deviendra à la fois un meilleur leader mais aussi un exemple à suivre pour ses équipes. Ce sont d’ailleurs souvent les managers, voire les top managers, qui servent de groupe pilote pour les initiatives de formation, de coaching et de développement des compétences.
Convaincus et formés aux outils de développement personnel, ils peuvent ensuite mettre en application leurs compétences comportementales nouvellement acquises dans leur quotidien de travail.
En outre, il est plus facile d’obtenir une réponse favorable à une demande de formation lorsque celle-ci a été suivie et approuvée par son manager car cela lui confère une légitimité. Au-delà de son rôle de leader, le manager tient donc un rôle d’exemple.
Enfin, il peut même faire de la formation des collaborateurs un pilier dans son modèle de management d’équipe.