La crise politique que connaît la Libye a eu des conséquences désastreuses sur son réseau électrique. Les citoyens de ce pays riche en pétrole subissent des coupures d’électricité qui peuvent aller jusqu’à 5 heures par jour.
L’arrivée de l’été et la hausse considérable de la température en comparaison des années précédentes ont compliqué encore plus la situation.
C’est dans ce cadre que le chef du gouvernement Libyen Abdelhamid Debaiba a rendu hier visite aux quartiers généraux de la Compagnie générale d’électricité libyenne. Lors de cette réunion, Debaiba aurait ordonné l’arrêt total de la Libyan Iron and Steel Company.
Cette mesure, d’après des sources officielles libyennes, va permettre d’injecter 150 MW supplémentaires d’électricité dans le réseau. D’après les données publiées par les autorités libyennes, le pic de consommation a atteint, en 2017, les 7 GW. En 2011, soit avant la guerre civile, la capacité de production installée a été estimée à 6.8 GW.
La Libyan Iron and Steel Company est l’un des plus grands producteurs de fer et d’acier en Afrique du Nord. Installée à Misrata, l’entreprise a été relativement épargnée par la guerre et a pu continuer sa production durant toutes ces dernières années. Mieux encore, l’entreprise a lancé durant ces cinq dernières années plusieurs projets d’extension pour renforcer considérablement sa production. Au fait, l’entreprise avait annoncé en 2019 le démarrage de ses activités d’exportation de fer et d’acier. La LISC vend actuellement ses produits sur le marché algérien.
La situation de l’entreprise libyenne est donc en totale contradiction avec celle de son homologue tunisienne qui a enregistré en 2018 une perte de 27 millions de dinars avec une dette de plusieurs centaines de millions de dinars.
Cet arrêt momentané de production peut représenter une opportunité de taille pour les producteurs tunisiens, surtout que la Libye est en pleine reconstruction. Revers de la médaille: si l’arrêt de production se prolonge, ceci pourra avoir des conséquences considérables sur le marché local tunisien. Si le marché libyen accapare une quantité considérable de la production tunisienne, ceci peut pousser à la hausse les prix sur le marché local ce qui peut, par ricochet, impacter un secteur du BTP déjà en crise.