La balance commerciale de la Tunisie affiche, jusqu’à la fin du mois de mai 2021, un déficit de 5 941 MTND. L’amélioration observée au cours des premiers mois commence à s’estomper avec toujours les mêmes problèmes structurels et les mêmes pays.
Avec l’Union européenne, les échanges sont clairement en notre faveur. Le solde de la balance est positif de 1 015 MTND. Notre premier partenaire commercial absorbe 71,8% de nos exportations et est à l’origine de 50,4% de nos importations. Les principales destinations de nos produits sont la France (4 631 MTND), l’Italie (3 341 MTND) et l’Allemagne (2 409 MTND). Ensemble, ce trio représente 77,6% de nos exportations vers le Vieux Continent. Ce sont également nos principaux fournisseurs avec 67% de nos importations.
Mais avec les autres pays européens, nous sommes déficitaires de 3 040 MTND. La Turquie est à l’origine de ce déficit, avec une perte de 1 101 MTND, avec les importations massives d’une nation très compétitive en termes de qualité de produits et de coûts. La Tunisie est également perdante avec ses fournisseurs de céréales, notamment la Russie (618 MTND), l’Azerbaïdjan (559 MTND) et l’Ukraine (545 MTND).
Un solde positif de 920 MTND est enregistré avec l’Afrique, dont 782 MTND provenant de la Libye. Nous dégageons également un gain avec le Maroc (215 MTND). Les déficits marquent les échanges avec l’Algérie (391 MTND) et l’Égypte (186 MTND). Avec les autres pays arabes, notre balance est dans le rouge avec un déficit de 391 MTND. La plus grande partie de ce défit provient des échanges avec l’Arabie Saoudite (298 MTND).
Avec l’Amérique du Nord, nous affichons des pertes de 618 MTND, dont 430 avec les États-Unis et 160 MTND avec le Canada. Idem avec l’Amérique Latine avec un total 366 MTND, résultant du commerce avec le Brésil (145 MTND), l’Argentine (114 MTND) et l’Équateur (52 MTND).
La plus grave carence est enregistrée avec l’Asie : – 3 700 MTND. La Chine est à l’origine de pertes totales de 2 441 MTND, un montant colossal. Nous affichons également des déficits avec l’Inde (362 MTND), la Corée du Sud (311 MTND), le Japon (145 MTND) et la Thaïlande (119 MTND).
Face à ces chiffres, une stratégie doit être fixée. Nous évoluons dans une économie ouverte et nous ne pouvons pas interdire aux agents économiques d’importer des marchandises dans la légalité. En revanche, l’exécutif doit négocier avec nos fournisseurs afin de compenser les déficits commerciaux par des investissements et des transferts de connaissances et de technologies. Une telle démarche permettra, à termes, de réduire la facture. C’est l’unique manière qui pourrait nous permettre d’inverser progressivement les flux car structurellement, notre balance ne peut afficher que des pertes.