Lotfi Debbabi, DG de la QNB, parle du passage de la banque 1.0 à la banque 2.0, 3.0 et 4.0 à l’occasion du Forum de L’économiste Maghrébin.
Pour améliorer une banque et effectuer sa transformation, la digitalisation est, selon Lotfi Debbabi, comparable à l’oxygène. “La QNB a toujours cru à la digitalisation au niveau du groupe à Doha et à travers les 31 pays où la QNB est présente. Nous avons toujours veillé à digitaliser nos process, à développer des applicatifs et des plateformes qui facilitent la vie des utilisateurs, ainsi que les services et l’accès à nos produits pour notre chère clientèle. Évidemment, aujourd’hui, cela n’est plus un choix, c’est plutôt une obligation, et nous devons rattraper ce qui se passe à l’autre bout du monde.”
Il ajoute : “Aujourd’hui, parler de digitalisation pour une entreprise, c’est la même chose que parler d’oxygène. On ne peut plus imaginer un écosystème sans connectivité et sans data. La datification, ou l’exploitation de données est une richesse qui vaut plus que le pétrole. C’est une stratégie durable que nous avons commencé depuis quelques années et nous essayons de nous préparer à l’avenir de la banque 4.0.”
La banque traditionnelle se distingue de la banque moderne. “Il y a une rupture totale dans les banques traditionnelles avec ce qu’il y a d’existant parce qu’aujourd’hui, l’IA dépasse de loin ce qui est fait par l’être humain en termes de rapidité, de coût et d’efficacité sans oublier la sécurité. Il faut réfléchir à la banque autrement. Autrefois, on recourait à la technologie pour améliorer un système existant. Aujourd’hui, c’est différent. L’utilité de l’expérience digitale est à mettre au service de l’expérience client, qui comprend le parcours client et les usages.”
Il y a un décalage entre la volonté des banques d’arriver à une banque digitale et moderne et la réalisation effective de la transition digitale : “Dans certains cas, nous sommes encore à la banque 1.0 traditionnelle, dans d’autres cas 2.0.etc. Nous pouvons parler de quelques initiatives de certaines banques en termes de plateforme et de création de web service qui facilitent le contact entre différents intervenants sur la chaîne de valeur.”
Il appelle à une vision plus globale, en faisant appel à l’exemple du tourisme : “Aujourd’hui, il faut réfléchir à approcher tous les autres secteurs d’activité pour se rapprocher les uns des autres à moindre coût, plus rapidement et efficacement. Avec ce système, nous aurons plus de data. Si nous prenons comme exemple tous les intervenants d’un voyage pour une agence de voyage, dont il faut rentrer les données dans le système, il y a une grande quantité de data à gérer. Il n’est possible de le faire que numériquement et par IA. Ainsi, vous créez une synergie, qui crée plus de data et plus de revenus. C’est une relation gagnant-gagnant. Cela s’applique à la santé, à l’éducation, au transport… à tous les secteurs.”