Le Groupe de la Banque mondiale consolide son approche pour renforcer l’intégration régionale en Afrique, mieux accompagner le continent dans sa reprise post-COVID et l’aider à se transformer économiquement dans les années à venir.
Pour ce faire, la Banque mondiale a publié sa Stratégie pour l’intégration régionale et la coopération (2021-2023). Intitulée “Soutenir la reprise et la transformation économique de l’Afrique”, elle comporte une étude complète sur les enjeux économiques et financiers en Afrique. Par exemple, l’une des parties traite des retombées du COVID-19 avec de profondes répercussions sur le continent africain.
Intégration régionale en Afrique aux pays d’Afrique du Nord
Dans le cadre de cette nouvelle approche, le Groupe de la Banque mondiale élargira son programme pour l’intégration régionale en Afrique aux pays d’Afrique du Nord. Une démarche inédite pour renforcer le dialogue sur le chantier politique de l’intégration continentale, mais aussi collaborer avec le secteur privé des pays nord-africains pour explorer les possibilités d’investissement dans le reste du continent. Pour Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, “les modifications apportées par la Banque mondiale à sa stratégie régionale rendent compte et tirent parti des liens historiques et socio-économiques forts entre les pays du Maghreb et le reste de l’Afrique. Le Sahara ne forme pas une ligne de démarcation. À travers nos dialogues sur l’action à mener, l’assistance technique et le soutien financier, ainsi que la mobilisation d’investissements privés transnationaux, nous continuerons d’appuyer l’intégration continentale, de Tunis au Cap et de Marrakech à Mogadiscio.”
Le secteur privé a en outre un rôle de premier plan à jouer dans la reprise économique du continent, pour permettre le maintien de l’activité, la préservation de la circulation des biens et des services, et la protection des emplois. “L’intégration régionale peut être synonyme de nouveaux marchés pour les entreprises africaines, ce qui est particulièrement bienvenu en période de choc économique, lorsque les entreprises ont besoin d’investir de nouveaux territoires pour soutenir et développer leurs activités, a expliqué Sergio Pimenta, vice-président de la Société financière internationale (IFC) pour le Moyen-Orient et l’Afrique. En collaboration avec la Banque mondiale et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), l’IFC s’emploiera à consolider des champions régionaux, promouvoir le commerce, déployer les infrastructures nécessaires pour améliorer les activités commerciales et travailler avec ses partenaires pour accroître la résilience des marchés les plus fragiles. Ces mesures seront importantes pour permettre aux populations de travailler, commercer et être reliées à l’intérieur et au-delà des frontières nationales.”
Allier solutions locales et régionales
La pandémie a éprouvé les efforts d’intégration régionale et souligné l’urgence d’améliorer la capacité et l’engagement des pays et des institutions régionales pour surmonter de tels chocs. “Le niveau d’engagement des dirigeants africains en faveur de l’intégration régionale est remarquable et il mérite notre soutien”, a affirmé Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. “Nous travaillerons avec les autorités nationales et les institutions de la région pour veiller à ce que les actions entreprises au niveau des pays soient assorties de solutions régionales. Nous renforcerons notre coopération avec nos partenaires pour répondre aux défis transfrontaliers qui se posent dans les régions du Sahel et du lac Tchad.”
Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Est et australe, a pour sa part déclaré : “La ZLECAf ne sera couronnée de succès que si nous investissons dans des politiques et réglementations régionales, y compris dans le domaine des solutions numériques et de l’accès à l’énergie, qui sont essentielles pour surmonter les obstacles à l’intégration et vitales pour la transformation économique de notre continent.” Et de souligner également la nécessité d’une coopération régionale pour soutenir le développement dans la Corne de l’Afrique : “Nous nous mobilisons avec nos partenaires dans le cadre de l’Initiative pour la Corne de l’Afrique afin d’appuyer le développement de réseaux d’infrastructures régionaux, accroître les échanges et les investissements et faire face à des menaces qui ignorent les frontières, comme les invasions acridiennes et les maladies.”