Le Trésor a effectué la semaine dernière une adjudication d’échange pour la ligne de BTA 6% en juin 2021 (425 MTND) qui devrait être remboursée aujourd’hui. L’État, qui ne dispose pas d’assez de ressources, a tenté de réduire au maximum ses outflows en proposant de reporter le paiement de la dette à des dates ultérieures, la plus proche en décembre 2028. Le succès de l’opération était en demi-teinte puisque seulement 102,722 MTND (en nominal) ont été échangés avec un Taux Moyen Pondéré de 9,36%. Tout le montant était placé sur l’échéance la plus proche.
En réalité, ce résultat ne traduit ni un besoin urgent de la liquidité pour les établissements financiers, ni un refus d’endetter l’État. Les tensions sur le refinancement se sont allégées depuis des mois. Deux principaux facteurs expliquent ce trend.
Le premier est que les agents économiques anticipent une baisse des taux à long terme. Ils préfèrent donc souscrire les maturités les plus courtes possibles. D’ailleurs, c’est la même tendance observée lors de toutes les adjudications en 2021. Cela peut également être interprété comme un signe de manque de confiance dans les perspectives économiques du pays. Vaut mieux donc récupérer le plus tôt possible son argent.
Le second est qu’il y a des rendez-vous importants qui se rapprochent, comme la souscription à l’emprunt obligataire national. Les maturités sont plus courtes et les rendements sont intéressants. C’est donc une opportunité pour réallouer les mêmes ressources tout en s’inscrivant dans l’effort national attendu par les institutions financières pour réussir l’emprunt.
Il ne faut pas également oublier qu’il reste une autre ligne de BTA au mois de novembre 2021 pour 376 MTND, ce qui ouvre la voie pour une troisième opération d’échange cette année. En 2020, un rythme très élevé d’émissions a marqué la fin de l’année, et rien n’exclut le même scénario cette année. Pour les banques et les assureurs, il vaut mieux donc garder la capacité de souscription pour les derniers mois de sorte à garder le niveau de l’exposition au risque souverain maîtrisable.