Que se passe-t-il quand il y a une digitalisation désordonnée sans qu’il y ait une structure de sécurité derrière ? Des failles de sécurité, des risques de fuite de données sensibles. Lors du Cyber Africa Forum à Abidjan, la cybersécurité était au cœur de toutes les discussions.
Le lundi 7 juin s’est tenue à Abidjan la première édition du Cyber Africa Forum, organisée par l’expert en cybersécurité Franck Kié – en partenariat avec des acteurs tels que Huawei, Deloitte, MTN ou encore Ecobank. Dans la dépêche de l’agence Ecofin, l’événement était présenté en ces termes : “L’événement avait pour objectif de mettre la sécurité informatique au cœur des enjeux de l’Afrique, et d’aboutir à des avancées concrètes tant en matière de régulation qu’en matière de stratégie des entreprises.”
La cybersécurité en quelques chiffres
En effet, l’Afrique connaît depuis quelques années une expansion fulgurante des technologies de l’information et de la communication. Mais la cybersécurité ne suit pas, avec une rigidité des lois et un manque de fiabilité. Sur le site du Cyber Africa Forum sont présentés quelques chiffres sur la cybersécurité en Afrique et plus spécifiquement en Côte d’Ivoire.
En Côte d’Ivoire, il y a eu 28 millions de cyberattaques entre janvier et août 2020 avec des attaques de plus en plus sophistiquées. Plus de 85% des institutions financières déclarent avoir été victimes d’une ou plusieurs cyberattaques. Les institutions les plus touchées sont les institutions financières, les gouvernements et le e-commerce. Seulement 20% des pays africains ont un cadre légal pour combattre la cybercriminalité. Le phishing, l’utilisation de logiciels malveillants et le vol d’identifiants sont les attaques les plus utilisées par les cybercriminels. Le marché de la cybersécurité en Afrique a été estimé à 2,5 milliards de dollars en 2020.
Le télétravail augmente le risque
L’article du site lemonde.fr montre l’incidence du télétravail sur les cyberattaques en Afrique: “Dans une étude réalisée auprès de 211 grandes entreprises basées dans onze pays d’Afrique francophone et dévoilée lundi, le cabinet de conseil Deloitte révèle que 40% d’entre elles ont connu « une augmentation du nombre d’incidents » depuis 2020. En cause, la « surface d’attaque encore plus importante », conséquence du télétravail, auxquelles 92% des entreprises interrogées indiquent avoir eu recours de manière partielle ou totale depuis le début de la crise sanitaire.”
Il est important de suivre une démarche souple et similaire à celle des pays d’Europe et d’Amérique : signer une législation qui peut suivre rapidement les évolutions technologiques et reconvertir les pirates informatiques en éléments positifs pour les entreprises.