L’exercice 2020 n’était pas simple pour PGH. Le holding, qui opère quasiment dans tous les secteurs d’activité et qui figure parmi les principaux employeurs en Tunisie, a dû affronter une longue série de problématiques opérationnelles.
Pourtant, les revenus du groupe sont quasiment restés stables à 2 293,9 MTND, dont 250,1 MTND générés par les activités exportatrices. Ces dernières ont reculé de 24,6% par rapport à 2019 à cause des restrictions imposées par les mesures anti-COVID. L’Agroalimentaire est le segment qui a généré la plus grande partie des revenus en devises (44%), devant la Transformation d’acier (36%) et l’Intégration Avicole (10%). Le marché local a quasiment compensé cette baisse, avec un chiffre d’affaires de 2 043,8 MTND.
Par pôle, l’Agroalimentaire reste le principal contributeur aux revenus totaux (54,8%) avec 1 257 MTND, en hausse de 1,3% en rythme annuel. Les ventes de l’Intégration Avicole se sont établies à 629 MTND (27,4% des revenus du groupe), en baisse de 5,9% par rapport à 2019. Le Commerce & Services complètent le podium avec un chiffre d’affaires de 244 MTND (10,6%), soit une réduction de 14,4%. Globalement, sur le dernier quinquennat, le top line de PGH a progressé à un TCAM de 7,7% en dépit d’un contexte économique difficile.
En 2020, le résultat d’exploitation a légèrement reculé de 0,4% à 238,6 MTND. L’EBITDA a évolué de 2% à 392,8 MTND sur l’exercice et de 10,2% sur 2016-2020. Le résultat net a subi une chute de 42,6% à 74,9 MTND. En réalité, cette forte baisse provient essentiellement des charges financières qui englobent, en 2019, les produits sur cessions de valeurs mobilières de 61,623 MTND.
Le groupe reste fortement endetté, avec une dette nette totale de 1 501 MTND, dont 91% de prêts à long et moyen termes. Le gearing est de 159,3%, montrant que PGH fait un appel massif à l’effet de levier. Néanmoins, par rapport à l’EBITDA, les dettes nettes pourraient être remboursées au bout de 3,82 années, un niveau rassurant. Au niveau de l’exploitation, le BFR est de 139,6 jours de chiffre d’affaires, soit une amélioration de 13 jours par rapport à l’année précédente.
Ce niveau élevé d’engagements financiers est expliqué, entre autres, par les investissements entrepris. En 2020, ils ont atteint 197 MTND, dont 47% pour le pôle Matériaux de construction, 38 MTND pour l’Agroalimentaire et 37 MTND pour l’Intégration Avicole. Depuis 2012, le groupe a investi une enveloppe annuelle moyenne de 170 MTND. Cet effort devrait être complété sur 2021-2023 par des investissements annuels moyens de 316 MTND, de sorte à atteindre un total de 2 500 MTND depuis 2012.
En parallèle, et dans un souci d’amélioration de la profitabilité, PGH a œuvré sur les charges. Les frais de personnel représentent désormais 17,6% de la marge brute contre 18,6% en 2016. Les autres charges d’exploitation consomment 72,3% de cette marge contre 72,5% cinq ans auparavant. Cette hausse reste plus faible que l’évolution du chiffre d’affaires.
Le management a annoncé ses objectifs pour 2023, avec un chiffre d’affaires de 3 244 MTND, une marge brute de 1 127 MTND et un EBITDA de 509 MTND. Des projections qui confirment que le holding reste un investissement gagnant en Bourse.