Le rythme des importations a bien fléchi depuis le début de l’année. Certes, la baisse du pouvoir d’achat est un facteur déterminant dans cette question mais ce n’est pas tout. Un autre élément a fait surface et concerne en particulier les marchandises en provenance de la Chine, à savoir le coût des conteneurs. Les prix ont tellement flambé qu’ils sont devenus un handicap à l’activité commerciale mondiale.
Prenons le cas d’un conteneur équivalent à 40 pieds. S’il est acheminé entre la Chine et l’Europe du Nord, le coup est désormais supérieur à 10 000 dollars. Selon le cabinet Drewry qui calcule le World Container Index, les prix qui ont été en moyenne inférieurs à 2 000 dollars deux ans auparavant sont passés aujourd’hui à plus de 5 000 dollars.
La raison de ces problèmes est la pénurie de conteneurs. Avant la crise sanitaire, quel que soit la destination du bateau, le conteneur ne dépassait pas une semaine avant d’être déchargé et libéré pour revenir au port de départ.
À cause de la COVID-19, des confinements et des restrictions de circulation, le même conteneur est obligé de passer des semaines avant d’être libéré. Cela a provoqué un manque de conteneurs dans les ports chinois qui a coïncidé avec une très forte demande européenne et américaine grâce à la relance de l’activité économique. De plus, les ménages consomment beaucoup plus de produits qu’ils commandent en ligne, principalement de l’Asie, ce qui a encore poussé les prix du transport maritime à la hausse.
Bien évidemment, l’impact sur la Tunisie est beaucoup moins important, mais la Chine reste le pays avec lequel nous affichons le déficit commercial le plus important. Les industriels sont touchés par ce phénomène.
Le plus grand problème reste le manque de visibilité pour l’avenir car personne n’a une idée précise sur la date à un retour à la normale. Il y a des perturbations car la planification des achats devient un exercice compliqué.
Plus le rythme des campagnes de vaccination s’accélère, plus les conteneurs peuvent être déchargés plus rapidement et les prix revus à la baisse. Entre temps, notre balance commerciale pourra être épargnée du gap avec la Chine, mais le retour sera certainement couteux.