Le rythme des investissements agricoles a bien repris au cours de 2021. Selon les chiffres de l’APIA pour les quatre premiers mois, 2 551 déclarations d’investissements ont été recensées pour une valeur totale de 499,631 MTND, soit une progression de 83,9% en rythme annuel.
Le nombre d’opérations approuvées a atteint 1 063 pour une enveloppe de 117,939 MTND, contre 709 opérations pour une valeur de 93 MTND sur la même période en 2020. Il faut tenir en considération que les mois de mars et d’avril de l’année dernière ne sont pas une bonne référence puisqu’ils ont été marqués par le confinement général.
Les investissements en agriculture ont atteint 95,355 MTND, soit 81% de l’enveloppe approuvée totale, alors que 3,766 MTND ont été alloués à la pêche maritime. Les services agricoles ont affiché un bond significatif à 15,007 MTND (8,832 MTND jusqu’à fin avril 2020). La baisse a concerné l’aquaculture (0,734 MTND contre 2,979 MTND durant 2020).
Par région, Sidi Bouzid occupe la première place avec des investissements de 13,765 MTND, devançant Nabeul (12,906 MTND) et Kairouan (12,131 MTND). Par type d’investisseurs, les jeunes promoteurs ont dépensé 16,183 MTND. Le bon point à retenir reste l’intervention de la gent féminine qui est passée de 4,967 MTND sur les 4 premiers mois 2020 à 6,261 MTND cette année.
Pour les crédits destinés à l’acquisition de terrains et qui ont bénéficié d’avantages fiscaux, ils ont atteint 2,862 MTND pour des achats d’une valeur de 2,089 MTND. La superficie concernée est de 185 Hectares. Par zone géographique, le prix d’un hectare au Nord du pays s’est élevé à 15 000 TND, contre 10 386 TND au Centre et 14 894 TND au Sud. Les prix restent largement inférieurs à ceux des terrains fonciers.
Ces investissements ont permis la création de 1 031 postes d’emploi. En d’autres termes, il faut investir 114 392 TND pour créer un seul poste de travail dans l’agriculture. Le secteur n’a jamais été aussi capitalistique, traduisant une orientation vers l’intégration de plus de machines et de technologies dans les exploitations.
Ce qui est également remarquable est le nombre moyen d’employés par opération d’investissement approuvée, qui est inférieur à 1 seule personne par projet. Ce n’est pas totalement dû à cette dose technologique, mais plutôt à la réalité du secteur agricole dont l’exploitation est basée sur une main d’œuvre saisonnière et fragile.
À noter également l’absence totale des investissements étrangers. C’est un point sur lequel nous devons travailler en levant les tabous sur cette question. Il faut mettre en place les mécanismes qui garantissent les droits du pays, tout en permettant une entrée de flux financiers et un transfert des connaissances dont nous avons besoin.