Un bon mois de février pour la gestion collective. L’encours net des OPCVM s’est établi à 5 009 MTND, un niveau historique. Le seuil symbolique des 5 milliards de dinars a été dépassé grâce aux fonds obligataires qui ont affiché un solde de 4 349 MTND. Bien que le contexte économique soit serré et les dépôts bancaires en décélération, ces véhicules ont pu attirer plus de 323 MTND depuis le début de l’année.
Bien que cela pourrait traduire une certaine méfiance vis-à-vis du marché, en quittant les actions et se plaçant sur des produits sûrs dans une période d’incertitude, la tendance haussière depuis plusieurs mois ne peut que confirmer l’attractivité des fonds. Il faut également noter que les banques ne sont pas lésées par ce mouvement car elles contrôlent l’essentiel du marché via leurs intermédiaires en Bourse.
Pour les sociétés qui veulent émettre de la dette obligataire, c’est le moment ou jamais de franchir le cap. Amen Bank a réussi à mobiliser 40 MTND sans aucune difficulté et à des taux relativement bons par rapport à ce qui se passait quelques mois auparavant.
Idem pour le Trésor qui compte continuer ses sorties locales pour financer ses besoins. D’ailleurs, l’adjudication de demain portera sur 250 MTND. Alors que le Budget 2021 a fixé l’endettement interne à 3 000 MTND sous forme de BTA et 450 MTND sous forme de BTCT, tous les indicateurs confirment que ces montants seront dépassés au plus tard durant le mois d’août. Cela dépend également du sort de l’adjudication d’échange du 9 juin prochain, qui vise à reporter le remboursement d’une ligne de BTA de plus de 400 MTND en l’échangeant contre d’autres lignes dont la maturité la plus proche est pour décembre 2028. Si l’opération ne se réalise pas comme escompté, le Trésor compenserait par de nouvelles émissions même à court terme.
De leur côté, les OPCVM mixtes affichent un encours net de 654 MTND, en légère croissance par rapport à la fin de l’année 2020. Les véhicules actions ont chuté à 5 MTND seulement. Cette tendance montre le niveau actuel de l’aversion au risque et qui a poussé les liquidités à quitter les titres de capital pour se réfugier dans l’obligataire. Il y a toujours des doutes sur la capacité des entreprises à résister à la crise et les bonnes surprises se font rares. Les tensions politiques pèsent également. Seule la sécurisation des ressources externes de l’État pourrait alléger les inquiétudes car ce mois de juin sera marqué par la notation de Fitch avec tous les risques d’une nouvelle dégradation.
Quelque soit, les épargnants ont une opportunité pour rentabiliser leur argent et réduire l’impact de l’inflation sur leur pouvoir d’achat.