Avec plus de 1,8 milliard de dollars levés depuis 2019, les startups de fintech ont accaparé 47% des levées de fonds réalisées de plus de 1 million de dollars par les startups en Afrique.
C’est ce qu’a révélé un rapport publié par The Big Deal.
Mieux encore, il semble que la crise sanitaire qui a freiné la plupart des secteurs d’activité n’a pas pu impacter cette tendance. Au fait, la part des fintechs dans les financements a augmenté entre 2019 et 2020 pour passer de 43 à 50%.
Durant les 4 premiers mois de 2021, la part des fintechs dans les levées de fonds finalisées a atteint les 47%. Et cela n’inclut pas la levée de fonds en série C de 100 millions de dollars de Chipper Cash annoncée cette semaine (ou le tour de table de 400 millions de dollars prévu par OPay).
La situation de la fintech en Afrique est en total contraste avec celle de la Tunisie, d’après un rapport publié en début d’année par Yanvestee. Malheureusement, les fonds levés par les fintechs tunisiennes restent très limités. Au fait, 50% des tickets remportés par les startups de fintech sont inférieurs à … 1 million de dinars ! Les tickets dont la valeur est comprise entre 1 et 5 millions de dinars ne représentent que 37.5% du nombre total des tickets.
Encore plus décevant, l’enquête de Yanvestee a révélé que 58% des fintechs tunisiennes ont une valorisation allant de 1 à 5 millions de dinars. 12.5% des startups financières ont une valorisation supérieure à 10 millions de dinars.
De retour sur le plan africain, l’étude de The Big Deal révèle qu’en seconde position de ce classement arrive l’Énergie (15%) suivie par la Logistique et le transport (8%). Six autres industries – avec des parts allant de 3% à 6% – complètent la liste, certaines avec des performances plutôt stables d’une année sur l’autre, comme l’éducation.
Il existe également de très fortes disparités géographiques. Le Nigeria est une puissance de la fintech avec plus de 1 milliard de dollars levés depuis 2019, 70% du total levé par les startups du pays. En Afrique du Sud, 46% du financement va à la fintech, mais les deux secteurs qui complètent le top 3 sont en fait les médias et le divertissement (16%) et la santé (9%, grâce à la série A de 47 millions de dollars de LifeQ annoncés la semaine dernière).
Le Kenya offre une image plus équilibrée : la fintech est encore en tête, mais avec 37% du financement total levé, tandis que l’agriculture et l’alimentation, l’énergie et la technologie profonde représentent chacune 10 à 20% du financement total levé. Enfin, l’Égypte offre un tout autre tableau : à 12% du total, la fintech n’occupe que la troisième place, derrière la Logistique & Transport (40%, tirée en grande partie par les tournées de Swvl) et la Santé (14%, grâce notamment à Vezeeta).