La Bourse de Tunis entame ce matin sa 101ème séance de l’année, une opportunité pour jeter un coup d’œil sur ce qui a marqué les 100 premiers jours de cotation.
Le Tunindex affiche une hausse de 8,05%, une performance notable. Les 7 500 points, un niveau perdu depuis octobre 2018, se dessinent de nouveau. Par rapport au plus bas de l’année, enregistré le 2 février, l’indice a progressé de 12,78%. Par secteur, les banques affichent la meilleure performance avec une appréciation de 12,49%, alors que la distribution a réalisé la pire performance, avec une baisse de 7,92%.
La capitalisation du marché a atteint 24 435 MTND, ce qui reste minime par rapport au PIB. La valeur marchande des entreprises cotées dans le monde dépasse 90% du PIB global, montrant l’importance des places financières dans le financement de l’économie. Nous ne sommes pas encore à cette étape puisque peu de nos entreprises phares ont choisi d’ouvrir leur capital au public.
Les meilleures performances ont été signées par MIP (+107,14%), SIPHAT (+61,46%) et Air Liquide Tunisie (+54,09%). Ces trois valeurs se caractérisent par la faiblesse des volumes d’échange, ne dépassant pas 0,750 MTND. Leurs titres sont d’ailleurs cotés en mode Fixing. Côté baisse, c’est UADH qui a dégringolé le plus, avec une chute de 72,56%.
En termes de volume global des opérations sur le marché actions, une hausse de 96,8% est observée à 905,960 MTND. Corrigé des transactions de blocs, ce volume s’est établi à 531,527 MTND, soit un volume quotidien moyen de 5,315 MTND (dans un seul sens).
Sur le marché régulier, les investisseurs tunisiens continuent à jouer le rôle de protagonistes en assurant 84% du volume des achats, dont 73% pour les clients libres et 11% pour ceux gérés. Les OPCVM pèsent 12% des transactions. Les étrangers n’ont acheté que pour 6,980 MTND, soit à peine 1% du volume total. Même au niveau du compartiment de bloc, les tunisiens ont assuré 99% des achats. Tous compartiments confondus, les achats des étrangers n’ont pas dépassé 10,978 MTND, l’un des plus faibles dans l’histoire de la Bourse de Tunis.
Côté vente, le tableau s’inverse. Les étrangers ont cédé des titres pour 60,889 MTND sur le marché régulier et 211,610 MTND sous forme de blocs, soit plus de 30% du volume global. En net, le désinvestissement a atteint 261,531 MTND. En revanche, les investisseurs locaux ont réalisé des ventes pour 400,965 MTND, soit 75% du volume du marché régulier. À noter que les contrats de liquidité se sont montrés plutôt acheteurs, mais avec seulement 1,213 MTND d’acquisitions nettes. Les sociétés cotées n’accordent plus d’importance à ces contrats dans une période de crise.
L’évolution durant les mois à venir dépendra, encore une fois, des banques. Ces dernières, et comme Moody’s l’a souligné dans son dernier rapport, font face à des risques significatifs avec le prolongement de la crise. Si la Tunisie ne parvient pas à finaliser rapidement un accord avec le FMI, le système bancaire sera fragilisé davantage. Une hypothèse à prendre en considération.