Le déficit de la balance alimentaire de la Tunisie ne cesse d’accroître avec son solde atteignant les -575 millions de dinars en mai 2021. Les mesures pour arrêter cette hémorragie sont, malheureusement, rares ― voire inexistantes.
Pas au Qatar. Le petit émirat du Golfe a en effet lancé une nouvelle initiative pour assurer sa sécurité alimentaire et c’est le Centre pour le développement durable de l’Université du Qatar qui en a été récemment chargé.
Sa mission: produire des engrais biologiques à base de micro-organismes tolérants au sel pour promouvoir la production de cultures biologiques au Qatar. Le projet répond à l’appel lancé sur la sécurité alimentaire par le Fonds national de recherche du Qatar et le Ministère des municipalités et de l’environnement. L’objectif de ce projet est d’accroître la sécurité alimentaire du Qatar de manière durable.
Jusqu’ici, l’information peut vous paraître triviale. Pour Le Manager, un média business tunisien, rapporte-t-il sur un projet lancé par un centre quelque part au Qatar ? pourraient se demander nos lecteurs. La réponse est simple: ce sont des chercheurs tunisiens qui vont se charger de développer le nouvel engrais.
D’après le site hortidaily.com, ce projet va être exécuté dans le cadre d’un programme de collaboration internationale entre les chercheurs locaux et le Centre de Biotechnologie de Sfax … d’où provient la technologie. Dr. Slim Tounsi, Directeur du Centre de Biotechnologie de Sfax, est le Lead-PI du projet. La responsable du projet du côté Qatari est Imen Saadaoui, professeur agrégé de recherche à la CSD, Université du Qatar est, elle aussi une tunisienne ! D’après son compte LinkedIn, Saadaoui a fait ses études à l’université de Sfax entre 2006 et 2009 avant de partir vers l’émirat du Golfe.
Le bio-engrais que devront développer les compétences tunisiennes pour le compte de Qatar améliorera non seulement la productivité des plantes et la qualité des fruits, mais améliorera également la qualité du sol et permettra l’utilisation de l’eau salée pour la production durable de cultures conventionnelles telles que les tomates.
La capacité des cultures à pousser avec de l’eau salée permettra de réduire considérablement la pression sur les rares ressources en eau souterraine du Qatar.