Selon une étude faite fin 2020, conjointement par la Banque mondiale, le Cambridge Center for Alternative Finance et le Forum économique mondial, le marché de la Fintech poursuit son essor et continue à aider les citoyens à élargir leurs accès aux services financiers durant toute la période de la pandémie Covid-19. Et cela est particulièrement très fort dans les marchés émergents avec une forte croissance de plusieurs nouveaux types de services financiers numériques.
Ces FinTech…
Les FinTech sont généralement connues depuis ces dernières années sous la forme de nouvelles Startups qui bouleversent la finance grâce à l’application de nouvelles technologies simplifiant la vie des utilisateurs (Notre vie).
Par exemple, “Money without borders” n’est pas seulement un slogan publicitaire de TransferWise mais une vérité expérimentée. En effet, cette entreprise de transfert d’argent international de pair-à-pair a été lancée en janvier 2011 à Londres par deux Estoniens, Kristo Käärmann et Taavet Hinrikus, qui avaient remarqué à cette époque, lorsqu’ils étaient étudiants, que les frais d’un transfert d’argent à l’étranger appliqué par les banques sont assez élevés.
Ils pouvaient même devenir extrêmement coûteux suivant les devises en question. D’où leur idée à la base de créer une FinTech offrant un service de transfert d’argent international, de conversion entre devises avec de faibles frais et de meilleurs taux de conversion par rapport aux autres solutions de conversion des devises. Actuellement, TransferWise possède huit succursales dans le monde dont Tokyo, New-York, Sydney et Tallinn et elle doit son succès à la possibilité qu’elle offre d’envoyer de l’argent à l’étranger à coût réduit par rapport aux banques traditionnelles. Depuis trois années, TransferWise 2018 offre un nouveau produit intitulé « un compte Borderless » (compte sans frontière), sorte de compte de paiement multidevises 100% ouvert à distance.
L’ouverture de ce type de compte est 100% gratuite permettant au client de bénéficier d’un compte bancaire multidevise avec un IBAN (International Bank Account Number) officiel reconnu internationalement et surtout reconnu par les banques classiques. Et c’est dans cette logique de bouleverser la finance que TransferWise vient de changer de nom il y a quelques jours pour devenir « Wise ». Et dire que ce n’est pas seulement les services d’une société de transfert d’argent créée il y a dix ans, pour mettre en valeur tous les services financiers, produits, le portefeuille élargi de services offerts par «Wise» ex «Transfer-wise» comme le compte bancaire personnel, compte bancaire professionnel borderless, et services spécifiques pour connecter les acteurs impliqués dans la Fintech comme par exemple : Xero (une plateforme de comptabilité),
Monzo (banque en ligne) ou GoCardless (service de paiement récurrent). Un autre célèbre exemple de banque non conventionnelle est la FinTech mondiale d’origine allemande connue sous le nom « N26 » (elle s’appelait « Number 26 » avant 2016). Au départ, c’était une startup en FinTech qui a évolué pour obtenir une licence bancaire complète de la part de l’autorité de supervision financière allemande et la Banque Centrale Européenne et devenir une banque en 2016. Ainsi, elle peut offrir des produits bancaires avec une totale garantie et une complète sécurité des fonds des clients.
Durant la crise
La crise Covid-19 a impacté évidemment l’économie dans son ensemble, mais la FinTech a été moins impactée du fait qu’elle se base en grande partie sur le paiement à distance, sachant fort bien que l’économie mondiale depuis la Covid-19 tourne autour d’Amazon et ses semblables. Le e-commerce est devenu la star planétaire durant les confinements répétitifs car tout le monde achète en ligne en utilisant le paiement à distance pour commander sur Internet.
Durant cette double crise sanitaire et économique, l’accès à des services de paiement est essentiel pour la réduction du contact physique et pour la relance de la croissance économique grâce aux innovations des Fintech aidant à réduire le coût des services et permettant d’atteindre plus de personnes. Dans le contexte de cette crise, on a observé que les Fintech commençaient à proposer des crédits comme l’a déjà fait le leader de N26 en proposant des crédits à distance pour ses clients résidents en Allemagne. On a remarqué aussi que depuis et durant toute la crise, plusieurs startups dans ce domaine avaient proposé différentes offres de prêts avec une accélération des procédures et des délais relatifs afin de simplifier au maximum l’accès au financement surtout dans cette période de crise économique où le financement devient de plus en plus une question de survie pour les entreprises en grande difficulté.
Déjà, plusieurs acteurs de financement participatif (crowdfunding) avaient conclu des partenariats d’exclusivité avec des FinTech et demandaient aux utilisateurs de leur plateforme d’ouvrir des comptes et passer obligatoirement par ces Fintech pour bénéficier du financement participatif. L’étude de la Banque mondiale a relevé que l’industrie de la FinTech a été largement résiliente, «grâce» à la pandémie qui a bouleversé l’économie globale en offrant des services pour les marchés vulnérables tels que les petites et moyennes entreprises. Cette étude, qui a rassemblé des données de 1385 entreprises FinTech, a montré que la plupart de ces entreprises affichaient une forte croissance pour le premier semestre 2020 par rapport à la même période en 2019.
Les domaines tels que les échanges d’actifs numériques, les paiements, l’épargne et la gestion de patrimoine ont enregistré une croissance du nombre et du volume de transactions de 13% et 11%, respectivement. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont connu la plus forte croissance, en hausse de 40%, l’Afrique subsaharienne et l’Amérique du Nord, toutes deux en hausse de 21%. Les marchés émergents et les pays en développement ont connu une croissance plus rapide que les marchés développés. Avec la Covid-19, la séparation entre l’argent cash et le solde sur un smartphone n’est qu’une illusion, même les consommateurs les plus réticents au changement se sont convertis au numérique pour répondre à leurs besoins bancaires en raison de mesures strictes de distanciation sociale et les banques numériques en sont au centre.
La demande d’interactions virtuelles et sans contact a donné naissance à des services financiers plus pratiques et plus attrayants. Ils offrent grâce aux nouvelles technologies des services de paiement similaires aux banques conventuelles mais avec une touche d’innovation et surtout avec des tarifs compétitifs allant jusqu’au gratuit dans une période de crise économique où le gratuit vaut de l’or.
Qu’en est-il de la Tunisie ?
Les règles régissant l’activité et le fonctionnement des établissements de paiement et de ces banques digitales sont définies dans un cadre réglementaire depuis fin 2018. Qu’est-ce qu’on attend alors pour voir notre première banque digitale comme premier établissement de paiement ? Est-ce qu’on en demande trop ou faut-il ne rien espérer ? Car le temps n’est pas si important et rien ne presse ici ! Ou peut-être si on sait que le temps n’est qu’une illusion, alors attendre encore trois années ou dix années de plus est aussi à son tour une pure illusion ! La séparation entre le cash et le digital n’est qu’une illusion. FinTech, À suivre…