En 2020, l’encours de la dette a atteint les 84% du PIB. C’est ce qu’a révélé la brochure de la dette publique en Tunisie publiée hier par le ministère des Finances. D’après ce document, la dette publique a atteint les 93 milliards de dinars, dont 63.6 milliards de dinars (soit 73%) sous forme de dette extérieure.
Durant la même année, le service de la dette publique a été estimé à 11.1 milliards de dinars (soit 10.4% du PIB), dont 3.7 milliards de dinars en intérêts (soit 3.7% du PIB). Ces chiffres représentent une hausse considérable par rapport aux années précédentes. En 2019, par exemple, le service de la dette publique ne représentait que 8.3% du PIB et les intérêts représentaient 2.79% du PIB. En 2015, le service de la dette publique ne représentait que 5.45% du PIB.
Cette montée en flèche de la dette publique ne semble pas être sur le point de ralentir. Bien au contraire: pour pouvoir faire face à la crise, le gouvernement Mechichi a été contraint d’accélérer le rythme de l’endettement et en particulier les discussions en cours avec le FMI pour un prêt de 4 milliards de dollars.
(Les équipes techniques du FMI ont démarré aujourd’hui l’étude technique du programme de réformes présenté par le gouvernement lors de sa dernière visite à Washington.)
La topographie de la dette extérieure de la Tunisie
L’encours de la dette extérieure de la Tunisie a atteint, à fin décembre 2020, la contrepartie de 63.6 milliards de dinars. La grande majorité de cette dette (53%) a été contractée auprès des organismes multilatéraux (FMI, BIRD, …) alors que 30.8% résulte de la sortie de la Tunisie sur le marché financier international.
En ce qui concerne la répartition des devises, 54.5% de la dette extérieure de la Tunisie est en euros, alors que le dollar américain ne représente que 20%. Les Droits de Tirage Spéciaux, ou DTS, issus par le FMI représentent 11.7% de l’encolure de la dette tunisienne.