Le weekend n’a pas apporté de bonnes nouvelles macroéconomiques. Cerise sur le gâteau : des interprétations qui ont circulé quant à la capacité de l’État à honorer à ses engagements vis-à-vis de ses fonctionnaires. À l’origine de cette conclusion, largement reprise sur les réseaux sociaux, le solde du Trésor qui n’affiche que 960 MTND alors que l’État est obligé de mobiliser 1 660 MTND pour les rémunérations de ce mois.
Il est vrai que l’État rencontre certaines difficultés pour trouver des ressources, mais cela ne signifie pas que sa situation actuelle est catastrophique à ce point. Les salaires seront payés sans problème. Ce n’est pas une information confidentielle mais plutôt le résultat logique de plusieurs éléments.
Il y a d’abord une adjudication réalisée au cours du mois de mai et qui a permis au Trésor de lever 253,600 MTND et qui ont été réglé le 11 mai 2021. De plus, une autre émission de BTCT a été faite et dont les recettes (29,300 MTND) ont été encaissées à la même date. Rappelons que les 960 MTND sont le solde du compte à la date du 10 mai et la mise à jour d’aujourd’hui permettra de les afficher.
Par ailleurs, et en matière fiscale, il y aura un effet de rattrapage dès le début de la semaine avec le paiement de la TVA par les entreprises. Sur les trois premiers mois de 2021, l’État a encaissé en moyenne 692 MTND de TVA par mois. Vu le mouvement social aux recettes des finances et le confinement général de la semaine dernière, une grande partie de la TVA de ce mois n’a pas été payée par les agents économiques, ce qui permettra au Trésor d’enregistrer un flux important dans les jours qui viennent.
Deux autres facteurs sont également à prendre en considération. Le premier est que le paiement des salaires ne se fait pas en one shot, mais progressivement sur plus d’une semaine, ce qui allège les pressions sur le Trésor. Le second est que le montant évoqué, soit les 1 660 MTND, est un montant brut, et la gestion de la trésorerie inter-entités publiques reste possible. Le montant effectivement payé reste plus faible.
Le retour à la double séance peut donc se faire en toute sérénité. Il faut juste améliorer la productivité car le contexte devrait se resserrer davantage durant les mois à venir. Sauver ce pays reste possible, mais seulement si chacun assume ses responsabilités.