Partout dans le monde, la décision de décret de confinement vise à réduire le risque de contamination, tout en essayant de minimiser l’impact d’une telle mesure sur le tissu économique.
Partout dans le monde ― sauf en Tunisie.
La décision prise “à la hâte”, d’après plusieurs observateurs, du déploiement d’un confinement général et l’annonce faite moins de 48 heures avant sa mise en application a eu un effet contraire. Et vous l’avez certainement constaté: le congestionnement des routes, les attroupements devant les bureaux de Poste et dans les gares autoroutières,…
Pour les commerçants, ce confinement représente “un choc” qui risque d’avoir “de lourdes conséquences” sur leurs entreprises. C’est ce qu’a indiqué Mehdi Abdelmoula, le président de la chambre nationale des chaînes de magasins relevant de la Fédération nationale du Textile au sein de l’UTICA.
Contacté par Le Manager, Abdelmoula a expliqué dans ce cadre que les déclarations de Hichem Mechichi réfutant la nécessité, voire même la possibilité, de déployer un confinement général ont induit en erreur les entreprises du secteur. “Au vu des ces propos, les entreprises et les commerçants se sont lourdement engagés pour bien se préparer à cette période de pic”, a-t-il expliqué.
Et d’ajouter: “La dernière semaine de Ramadan représente la période avec le plus de ventes sur toute l’année. Le mois Saint représente 30% du chiffre d’affaires annuel et la dernière semaine représente à elle seule plus de la moitié de ces ventes.”
Les propositions pour sauver le secteur
Comment faire face à cette situation ? Abdelmoula propose d’abord, et en urgence, l’annulation des décisions prises par le gouvernement. “Il serait plus adéquat de décréter le confinement général à partir du jour de l’Aid pour assurer la distanciation sociale”, a-t-il indiqué.
Le président de la chambre syndicale a également ajouté que les commerçants programment, généralement, leurs dépenses pour qu’elles coïncident avec la fin du Ramadan et les recettes générées durant cette période. “Toutes les dépenses (crédit, CNSS, impôt, prime) sont programmées dans la dernière semaine de Ramadan ou la semaine d’après”, a-t-il précisé.
Mais cela ne sera qu’un premier pas.
Face à cette situation, Abdelmoula appelle aussi le gouvernement à mettre en place des mécanismes pour soutenir les entreprises impactées, notamment, le financement du BFR, un décalage des échéances impôt et CNSS, une reprise des crédits à la consommation pour soutenir le pouvoir d’achat. “Ce mécanisme doit être déployé en coopération entre la Banque centrale, les banques et les entreprises”, a-t-il souligné.
Le président de la chambre patronale a également appelé l’État à accélérer le rythme de la restitution des crédits d’impôt (AIR) et des crédits de TVA. “Nous souhaitons que l’administration procède à la restitution de la totalité des montants de ces crédits et que ce soit fait dans des délais courts”, a-t-il précisé.