Une étude qui vient de paraître, initiée par Entrepreneurs of Tunisia avec la collaboration de Startup Tunisia et portant sur 153 startups, nous a révélé des chiffres intéressants.
En moyenne, une startup crée 10 postes d’emploi avec une présence féminine de 39,7%. Le profil des salariés est dominé par les ingénieurs (46,6%), loin devant les diplômés des business schools (17,8%) et les techniciens (13,2%). Plus de 39,2% des salariés bénéficient de CDI, 14,3% pour les CDD. Les formules proposées par l’État boostent concrètement l’employabilité puisque 26,1% sont en mode SIVP et 3,2% en Karama. Le taux de turnover annuel est de 29,4%.
La tranche salariale la plus importante est celle entre 1 001 et 1 500 TND (39,8%). 26,8% sont rémunérés entre 501 et 1 000 TND et 22,2% entre 1 501 et 2 500 TND. Peu de personnes sont concernées par les deux extrémités, à savoir ceux payés moins de 500 TND (7,8%) et plus de 2 500 TD (3,2%).
Ces statistiques nous expliquent pourquoi les startups ne sont pas la solution au problème du chômage en Tunisie, mais juste un élément qui peut alléger ce fléau. La taille de population sans activité est tellement importante que chaque semaine plus de 1 000 nouvelles startups peuvent être créées, ce qui est du domaine de l’impossible.
De plus, les startups semblent offrir plus d’opportunités aux ingénieurs qui ne sont pas frappés par le problème du chômage dans la même intensité que les autres diplômés, surtout de certaines filières dans les sciences sociales. Pour cette population, il faut bien d’autres solutions.
Par ailleurs, la culture tunisienne fait que seuls les CDI sont recherchés au bout de quelques années d’expérience. Une startup ne peut pas offrir ce type de contrats à tous les employés conduisant à un taux de rotation assez important alors qu’un maximum de stabilité est requis pour une jeune entité. L’intelligence collective joue un rôle clé dans le développement d’une startup, et des ruptures dans ce processus peut lui causer des soucis.
La dynamique de création d’entreprises innovantes doit continuer et être renforcée. Ce qu’il faut faire c’est deux points essentiels : fournir davantage de ressources pour que ces startups se transforment en PME et recrutent plus de jeunes, et créer les mécanismes qui facilitent davantage la liaison avec les grandes entreprises. Pérenniser les sociétés innovantes qui existent déjà donnerait le bon exemple pour d’autres jeunes pour qu’ils puissent passer le cap de l’entreprenariat.