L’augmentation des prix du carburant à partir d’aujourd’hui fera certainement mal aux ménages et aux entreprises. Depuis le début de l’année, plusieurs revalorisations ont eu lieu. Au total, l’essence sans plomb a augmenté de 0,180 TND/litre, le gasoil sans soufre de 0,155 TND/litre et le gasoil de 135 TND/litre.
Ces revalorisations ne sont pas une surprise, et ont été annoncées dans la Loi de Finances 2021. L’objectif était de collecter 160 MTND supplémentaires par rapport à 2020 sous forme de droits de consommation. La question dépasse donc la question du prix du Baril fixé dans le Budget (45 dollars pour le Brent). Quelque soit, les prix allaient augmenter pour permettre une plus grande recette fiscale. Même si nous lisons le dernier rapport du FMI, nous constatons que les équipes de Washington ont recommandé la réduction des subventions énergétiques pour alléger le déficit budgétaire.
Dans le contexte actuel marqué par une réduction des recettes fiscales et l’inflexibilité des dépenses, le Gouvernement ne peut que baisser les investissements et les subventions. Cela lui permet de créer une petite marge de manœuvre pour ses dépenses urgentes dans les volets sociaux et sanitaires. C’est également un argument de plus dans le dossier que les occupants de la Kasbah sont en train de constituer avant de se présenter aux réunions de printemps des Conseils des gouverneurs du Groupe de la Banque Mondiale et du FMI. Avec les accords signés avec l’UGTT et probablement de nouvelles décisions à prendre dans les jours qui viennent, la Tunisie se dote de tous les moyens pour convaincre.
Ces augmentations sont, toutefois, inflationnistes et vont automatiquement impacter les prix d’une large panoplie de produits et services. Pour les industriels, une hausse des prix est désormais inéluctable. Idem pour les services de transport. Nous allons observer ces effets dans l’Indice des Prix à la Consommation du mois de mai. Ce qui est sûr c’est que si les réformes avancent, elles ne peuvent apporter que des décisions au détriment du pouvoir d’achat. C’est ce qu’on appelle des choix douloureux.