Dans l’objectif de participer à la mise en place d’un plan de sauvetage à adopter dans l’immédiat face à la situation alarmante que vit le pays autant sur le plan économique que sur les plans politique et social, Solidar Tunisie en partenariat avec Heninrich Boll Stiftung (HBS) a organisé, le 6 avril 2021, une rencontre virtuelle entre les différents acteurs sociaux économiques de la société civile pour proposer une vision partagée, des recommandations communes et de s’entendre sur les axes structurants d’un nouveau pacte social et qui s’inscrit également dans le cadre de la 10ème Assemblée Mondiale organisée par le Mouvement Mondial pour la Démocratie (WMD).
Ce cercle de discussions ayant pour sujet : « Les nouvelles orientations des politiques de développement, vers un nouveau pacte social » vise à partager et à échanger des recommandations sur les principaux axes d’un nouveau modèle de développement socio-économique avec des organisations de la société civile, des think tanks, des organisations nationales, des experts et des représentants de l’administration…
Débattre davantage des problèmes structurels
L’absence d’une vision globale et homogène des politiques publiques et les difficultés de mise en œuvre des réformes et des projets de développement, notamment après la pandémie du Covid-19, ont suscité l’intérêt de Solidar Tunisie et l’organisation Heninrich Boll qui œuvraient, depuis des années, à étudier les origines de ces entraves et les possibilités offertes pour promouvoir les transitions et les transformations nécessaires à opérer et les politiques à mettre en place.
C’est à travers un atelier de discussions, animé par Lobna Jribi, présidente de Solidar Tunisie, que les participants ont pu débattre des problèmes structurels pour lesquels les jeunes se sont soulevés lors de la Révolution de 2011 : la dignité, le chômage, les disparités régionales ainsi que les difficultés supplémentaires rencontrées par l’après-pandémie du Covid-19. Des difficultés qui, selon les représentants du gouvernement, peuvent impacter la transition démocratique dans le pays.
Trouver des réponses aux interrogations
La question fondamentale qui se posait, dans ce cadre, était : comment la Tunisie est-elle arrivée à cette situation alors que tous les espoirs étaient permis et que le potentiel du pays est grand ? « La gouvernance marquée par l’absence d’une vision globale et homogène des politiques publiques, par les difficultés de mise en œuvre, de réformes, des projets de développement, ce qui n’a pas permis le développement inclusif et durable et accentué la crise de confiance des citoyens », pensait Mme Jribi qui défendait le besoin d’instaurer un plan de sauvetage et minimiser les risques en termes de stabilité politique et sociale.
La nécessité de répondre aux aspirations de la Tunisie post-Révolution, permettre un développement inclusif et durable et restaurer la confiance des citoyens en l’État requièrent un plan de relance et des mesures à court termes quid à mettre en place de la rupture économique, sociale, environnementale… et déterminer les nouveaux rôles de l’État et de la société civile et les nouveaux secteurs stratégiques à promouvoir, les transitions et les transformations nécessaires à opérer et les politiques à mettre en place.
De nouvelles orientations pour une nouvelle relance
La « Plateforme pour de nouvelles orientations des politiques de développement, vers un nouveau pacte social » qui se veut une contribution à l’effort national d’élaboration des politiques économiques et sociales de l’après-crise, est, en effet, structurée sur trois phases : une analyse rétrospective de succès et des échecs des différentes stratégies de développement national depuis les années 60 jusqu’à aujourd’hui, une phase stratégie sur l’impact du Covid-19 et une phase prospective consacrée au post-Covid et qui vise à élaborer et proposer une vision à adopter et à identifier les nouvelles orientations de développement.
Ces efforts ont été, dans le même cadre, consolidés par une étude sociologique qui sert à évaluer et à étudier l’impact des différents modèles économiques d’un point de vue sociologique. Une approche que M. Ridha Boukraâ défendait en justifiant que « Lorsque la défiance remplace la confiance dans la relation triangulaire : État, Nation, Société, le modèle ne résiste pas. La dislocation triangle : État, Nation, Société, rend impossible le développement ».
Répondre aux enjeux socio-économiques
Cette rencontre était essentiellement l’occasion d’aborder des questions essentielles qui tournaient notamment autour de la vision prospective à élaborer, les nouvelles orientations des politiques de développement, les mesures concrètes et opérationnelles qui permettent de répondre aux urgences aujourd’hui socio-économiques et sanitaires et notamment le mécanisme, les acteurs et leur rôle dans cet écosystème qui permettent d’avancer.
Dans l’objectif de mettre en place une synergie entre les différents acteurs sociaux et économiques de la société civile qui sont en mesure de proposer une vision partagée, des recommandations communes et trouver un accord sur les axes structurants d’un nouveau pacte social, les efforts menés dans ce sens se veulent un réel pilier dans une Tunisie qui peine à décoller en l’absence d’une vision globale et homogène des politiques publiques et les difficultés de mise en œuvre des réformes et des projets de développement, et notamment avec une perte de confiance des citoyens qui trouve son terreau dans les difficultés économiques du pays.
Ce blocage institutionnel ne doit, selon les participants à ce webinaire, en aucun cas freiner les institutions de l’État à fonctionner dans une démocratie qui se doit plus résiliente et une cause pour laquelle il faut militer.
À bon entendeur.