UBCI a publié hier ses résultats financiers pour l’exercice 2020. En baisse de 5,3%, le produit net bancaire a été directement impacté par la baisse de l’activité ainsi que par les mesures d’accompagnement. Le PNB s’établit ainsi à 241.5 millions de dinars, contre 255 millions de dinars en 2019.
La marge nette d’intermédiation a souffert de la baisse des taux directeurs et de la baisse des encours de crédits à la clientèle. Elle a en revanche bénéficié de la baisse des emprunts et des ressources spéciales. Le niveau des commissions encaissées a été directement impacté par une baisse significative des opérations bancaires au cours du second trimestre.
Le profit de change a pâti d’une baisse sensible des marges, alors que les volumes traités sont demeurés stables. Les revenus du portefeuille d’investissement ont diminué au rythme de la baisse du portefeuille de bons du trésor. Les charges opératoires ont été maîtrisées, extériorisant une baisse de 3,4% portée par la réduction de la part variable des frais de personnel, alors que les charges générales d’exploitation ont progressé en raison du coût des mesures de protection mises en place dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 (tests, masques, gels…etc.).
Bien que le coût du risque individuel ait été bien maîtrisé, se situant à 27 bp, les dotations aux provisions sur créances et hors bilan ont augmenté de 397,2%. Anticipant une sensible dégradation de la qualité des portefeuilles, la Banque Centrale de Tunisie a modifié les règles de calcul des provisions collectives entraînant, une dotation complémentaire de 6,9 MDT.
Enfin, compte tenu de la taxe conjoncturelle de 2% sur le résultat des exercices 2019 et 2020 décidée suite à la propagation de la Covid-19 et de la contribution au Fonds National de lutte contre la pandémie, une perte provenant des éléments extraordinaires a été enregistrée pour 11,1 MDT.
En tout, la banque estime le coût total de la crise sanitaire à 33.4 millions de dinars. In fine, le résultat net de l’exercice 2020 s’établit à 42,1 MDT, en baisse de 26,7% par rapport à l’exercice précédent.
Malgré une concurrence qui demeure forte, le montant des dépôts de la clientèle a progressé de 8,2% par rapport au 31 décembre 2019, et la structure favorable de ces dépôts qui privilégie les dépôts les moins rémunérés a été maintenue, les comptes à vue et les comptes d’épargne représentant 85,9% du total.
Il faut noter une progression plus importante des dépôts (de la clientèle) des particuliers qui ont constitué une épargne de précaution, alors que la trésorerie des entreprises et des professionnels a souffert de la forte diminution de l’activité pendant la période la plus sévère du confinement.
Compte tenu d’un important ralentissement de l’investissement, d’une rigueur réaffirmée dans la gestion quotidienne des crédits à la clientèle, et d’un nécessaire durcissement des critères d’octroi, et malgré un accompagnement ciblé des contreparties en difficulté, la production nouvelle n’a pas compensé les retombées, et le montant des crédits à la clientèle a régressé de 3,0%. Avec 7,4% de créances classées C2, C3 et C4 provisionnées à 84,3%, le portefeuille de crédits demeure très sain.
Les perspectives
À court et moyen terme, la détérioration ou, inversement, la résilience de la qualité du portefeuille de crédits à la clientèle constituent l’élément essentiel qui peut influencer la rentabilité et, conséquemment, la solvabilité.
Aussi, afin d’appréhender sur un horizon de 2 ans l’impact du choc macro-économique que représente la COVID-19, un exercice de stress test a été mené selon deux scenarii. Le premier, dit « scénario de base » qui prévoit une reprise lente en 2021 et 2022. Le second, dit « scénario dégradé » marqué par une récession profonde.
Dans le « scénario de base », bien que significativement réduite, la capacité bénéficiaire demeure, alors que dans le « scénario dégradé », avec un coût du risque presque 15 fois supérieur aux observations historiques, le résultat est déficitaire en 2021 et 2022. Dans les deux scenarii, le niveau des fonds propres demeure suffisant pour respecter le ratio de solvabilité.