On dit que le bleu est la couleur des ailes des anges… En tous cas, les praticiens du trouble du spectre de l’autisme (ou TSA), qui témoignent d’une façon différente d’envisager l’autisme, assurent que le bleu est la couleur que préfèrent les personnes autistes ! Et c’est cette couleur que l’ATB a adopté le 4 avril en invitant tous ceux qui se sentent solidaires avec les victimes du syndrome TSA et leurs familles pour un Marathon très émotionnel organisé en droite-ligne de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme (célébrée le 2 avril) ; une expression de la fibre RSE de l’ATB qui travaille avec conviction sur les objectifs du développement durable en ce qu’ils ont de plus humain. C’est ainsi que l’ATB ne s’est pas seulement engagée pour la bonne santé, le bien-être et la réduction des inégalités ; mais également pour l’adoption des normes de performance qui ont des impacts environnementaux et sociaux. Et faciliter la vie aux handicapés, surtout les enfants, s’inscrit directement dans cette logique où l’ATB est pionnière car, si tout le monde travaille sur les enfants cancéreux, leucémiques… les enfants autistes se retrouvent un peu oubliés alors que le taux d’autistes est très élevé en Tunisie et que les autorités ne savent pas comment composer avec une situation qui ne cesse de se compliquer. L’ATB s’efforce donc de combler la brèche en s’investissant dans la communauté et en essayant de préserver ces enfants (qui font partie de groupes vulnérables) de toutes les formes de discrimination tout en préservant leur santé et en soutenant la communauté à laquelle ils appartiennent.
L’événement ‘Je cours pour l’autisme’ est au centre de cette logique et il se révèle une vraie réussite quand on observe les centaines de personnes que l’ATB a réuni ce dimanche pour la bonne cause : soutenir les victimes d’un handicap universel qui frappe 1 personne sur 100 dans le monde.
Une alchimie généralisée
Malgré les rafales de vent, des jeunes gens de bleu vêtus qui se démènent avec d’énormes affiches bâchées bleues qu’ils tendent entre des poteaux pour présenter le slogan du Marathon ; « Je cours pour l’Autisme » alors que la musique s’élève en sinusoïde sous les rafales. Des tables de fortune où les organisateurs ont tenu à exposer les produits fignolés par les petites mains d’anges (des pots d’épices et de confiture, des bijoux artisanaux, des paquets de sorgho…) au milieu de dizaines de photos d’ateliers d’activités les plus diverses d’où ressort une impression de souci de soin et de qualité.
Parmi les innombrables personnes toutes en bleu et de tous âges qui se préparent à participer au marathon, on constate que certains sont ces ‘anges’ un peu fébriles, impatients de montrer qu’ils sont en forme, parfois soutenus par un frère, une maman, un copain… Les jeunes filles qui font manifestement partie des organisateurs marquent leur bonheur (oui !) d’être là en esquissant de larges pas de danse ; et on voit bien qu’elles sont en train de rire sous les bavettes. Les mamans, comme toujours, comme partout, sont omniprésentes. Mais ce qui impressionne, ce qui émeut, c’est cette étonnante alchimie que l’on ne peut absolument pas manquer de voir entre les ‘anges’ eux-mêmes ; ils dansent, jouent en duos, s’enlacent, se touchent, se parlent à leur manière si poignante, l’innocence des ‘anges’… Qui eut cru qu’une banque aurait pu être à l’origine d’une alchimie aussi généralisée ?
Faire la différence…
On s’échauffe, un peu de Stretching, on prend d’innombrables selfies, puis la foule s’agglutine devant la ligne de départ (les bavettes sont rares), on coupe le ruban (bleu) du départ, tout le monde s’élance, le Marathon commence… ce n’est pas une course, même si tout le monde va dans la même direction. Certes, certains ; en duo ou en comité, s’élancent dans de grandes foulées, mais en général c’est très cool, très bleu… Le but n’est pas de courir, de concourir, c’est un manifeste, l’annonce qu’on est là pour soutenir les familles, c’est le message de l’Interact club Big South Tunis et de l’ATB.
Au point d’arrivée, c’est très festif, des sifflements, des cris d’encouragement pour le dernier sprint, de loin cela encourage les retardataires, la ligne d’arrivée devient un monde à part, ce sont les jeunes filles qui s’illustrent le plus… La bannière verticale de l’ATB sur le fond azur du ciel, malgré quelques nuages, tendue par les rafales de vent et le voisinage qui vibre de tous ces cœurs qui battent à l’unisson (en vérité, ce sont des centaines de jeunes qui se mettent à sautiller avec une grande excitation comme une immense tribu de Masaï !) pour clôturer cette étonnante matinée qui a su réunir encore une fois les Tunisiens autour de quelque chose que les mots ne peuvent vraiment décrire car toutes ces mains de jeunes gens tendues vers le ciel sont autant de gestes où l’unique ambition est de caresser les ailes des anges. Le reste n’est que musique…
Des lauréats, des trophées, des médailles… comme dans tous les marathons. Seulement, nous ne sommes pas dans n’importe quel marathon. Pendant longtemps, on n’a pas compris ce qu’était l’autisme, on ne s’intéressait pas vraiment aux enfants autistes mais, aujourd’hui, on s’y engage grâce à des initiatives comment celle que vient de prendre l’ATB en soutenant l’Interact club Big South Tunis pour ce marathon, avec le but de participer à amoindrir les conséquences de cet handicap sur la vie des ‘anges’ et des leurs familles.