L’argent n’est pas tout dans la vie… de l’entreprise ! C’est une enquête d’évaluation menée en septembre 2020 par la BFPME sur l’impact de la crise Covid-19 sur ses clients qui le dit clair et net.
Mais si les clients de la BFPME ont encore des besoins urgents de liquidités, il reste que cela ne suffit plus pour leur assurer la reprise dans la phase post-déconfinement. Et voici le fond de la rencontre sur le projet UK-BFPME-OCDE : l’accompagnement non financier. De quel accompagnement s’agit-il ? La liste est assez longue : accès aux marchés (internes et externes), amélioration des stratégies commerciales et de marketing, innovation de produit/processus/qualité, gestion financière et comptable, organisation du travail et des ressources humaines, et même sécurité des employés sur le lieu de travail.
Les PME ont besoin d’écoute
Une Conférence de présentation des résultats du projet UK-BFPME-OCDE pour le renforcement du cadre de gouvernance de l’appui public non financier aux PME tunisiennes pour atténuer l’impact de la crise Covid-19 a réuni tous les protagonistes autour de cette nouvelle approche de la gouvernance de la BFPME.
Selon Sonia Zoghlami, DG du financement au sein du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, ce projet s’inscrit dans le cadre d’un large programme de renforcement des structures publiques d’appui aux PME tunisiennes : « Ce travail est le fruit d’un dialogue entre plusieurs institutions publiques pour soutenir les entreprises dans ce contexte difficile avec une approche concertée dans un cadre de gouvernance et un partenariat stratégique entre BFPME et les autres structures d’appui aux entreprises. »
Quant à Lebid Zaafrane, PDG de la BFPME, il souligne que si le manque de liquidité reste important pour les PME, elles ont désormais besoin d’être écoutées pour des solutions qui leur permettent de dépasser la crise : « Durant les échanges quotidiens avec les PME, elles ont clairement exprimé le besoin d’accompagnement non financier. Nous sommes une banque de terrain et nous tirons fierté d’être présents dans les 24 gouvernorats du pays et cette proximité tient une place centrale au sein de notre dispositif. »
L’Ambassadeur du Royaume-Uni à Tunis, Edward Oakden, salue ce triple partenariat UK-BFPME-OCDE qui a permis à plus de 40 organismes publics tunisiens d’appui à s’engager dans le mouvement : « Le développement du secteur privé, en particulier dans les régions défavorisées, est essentiel pour la relance et la Tunisie pourrait mener à bien son développement en pensant et en travaillant autrement ; notamment en étoffant la participation des femmes (8 entreprises sur les 50 sont gérées par des femmes). »
Alberto Costa, Coordinateur de Programme à l’OCDE, insiste sur la qualité et la manière de travailler au moment où la Covid nous oblige à travailler ensemble : « Aucune institution ne peut résoudre seule les problèmes. Les PME nous ont fourni des retours constants pour nous permettre d’améliorer le service, savoir si on a bien travaillé ou pas et l’OCDE est prête à continuer son appui aux institutions d’appui, aux PME et à la Tunisie. »
Dans la perspective de la future Banque des Régions
Au cours de l’enquête réalisée en septembre 2020, les clients de la BFPME ont également souligné le besoin d’une plus grande réactivité des institutions publiques de soutien aux PME pour les soutenir pendant la crise Covid-19. Il existe en Tunisie de nombreuses organisations dont la mission est de soutenir les entrepreneurs aux différents stades de la vie de leur PME. Cependant, l’écosystème d’appui aux PME est aujourd’hui perçu comme insuffisamment réactif, fragmenté et manquant de coordination, faisant du réseau institutionnel d’appui aux PME une richesse mal exploitée. La mise en place d’un écosystème efficace est entravée par l’absence d’une vision commune et claire et par le manque de synergie et de connexion entre les facilitateurs.
Qu’à cela ne tienne, la BFPME s’est engagée dans l’amélioration de sa capacité à fournir cet accompagnement non financier (en plus de son appui financier). Une vision couronne cet engagement : la perspective de la future Banque des Régions dont la fonction clef sera l’accompagnement non financier.
Mais ce n’est pas une mince affaire et la BFPME fait partie d’une alliance en coopération avec l’OCDE et l’appui financier du Royaume-Uni pour accompagner 50 entreprises pilotes (dont 34 sont situées dans des régions défavorisées et qui comptent plus de 1200 employés dont 50% de femmes) dans leur relance post-Covid.
Rappelons que le projet UK-BFPME-OCDE s’est poursuivi d’août 2020 à mars 2021 pour :
– Identifier les besoins des PME dans le contexte de la Covid-19
– Renforcer les capacités d’accompagnement non financier de la BFPME
– Encourager le dialogue entre les différentes institutions publiques chargées de l’appui aux PME.