Une nouvelle suspension de la cotation d’UADH a été annoncée hier. Ce n’était pas une surprise en elle-même puisque le CMF n’a fait qu’à assurer son rôle de protection de l’épargne des investisseurs. Pour rappel, le concessionnaire souffre d’un problème au niveau de sa relation contractuelle avec PSA. Le groupe français veut rompre le contrat commercial le liant à UADH qui court normalement jusqu’à fin 2022. En d’autres termes, c’est la fin de ce concessionnaire qui ne distribuera dans ce cas que Mazda et les véhicules industriels via Loukil Véhicules Industriels.
La question s’avère donc compliquée. Est-ce que PSA peut mettre en œuvre sa décision ou sera-t-elle forcée de continuer la collaboration en cours ? Est-ce que UADH peut réclamer des dédommagements à cause de la rupture du contrat ? Réellement, personne ne sait et c’est le flou total. L’action a laissé des plumes : -69,31% depuis le début de l’année. À cela, s’ajoute le manque de transparence par le groupe qui n’a pas publié ses comptes de 2018 et 2019.
Autre point inquiétant. L’actionnaire de référence est également celui d’une autre société cotée en difficulté, les Ateliers Mécaniques du Sahel, à cause de la réticence des banques à lui octroyer des crédits COVID en dépit de la garantie de l’État. Pour le marché, c’est un signe de manque de crédibilité auprès de l’ensemble du système bancaire et confirme que les problèmes avec les français sont sérieux.
Que faire donc face à cette situation ? Le marché a besoin d’éclaircissements et le management est dans l’obligation d’en fournir avec des projections claires pour chaque scénario car cela dicte la valorisation du titre.
Maintenant, si la rupture est effective, la meilleure solution serait une absorption par un autre concessionnaire, ce qui n’est pas évident. D’ailleurs, une première tentative avec le Groupe PGH a été vouée à l’échec. Sinon, une OPR sauverait le peu de ce qui reste. L’une de ces solutions permettrait de garder la confiance dans la Bourse de Tunis. L’affaire Syphax est encore dans les mémoires des investisseurs et l’engouement envers les IPO a repris avec Maghrébia. Ça serait vraiment du gâchis de perdre les avancées que la Place a réalisées à cause d’une telle affaire.