La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) a lancé, lundi à Genève, un nouvel indice des capacités productives (ICP), qui mesure la capacité des pays à réaliser leur transformation socio-économique.
Selon la CNUCED, ce nouvel outil va aider les pays en développement à améliorer leurs politiques de développement et à réduire la pauvreté. Il va aussi renforcer leur résilience économique face à des chocs tels que celui de la pandémie de coronavirus qui dévaste les économies du monde entier.
Sur le continent africain, les premiers pays sont l’île Maurice, classée 46e au monde, suivie de l’Afrique du Sud (74e) et de la Tunisie (85e).
En Asie, les économies les plus performantes sont Hong Kong (Région administrative spéciale de la Chine), qui occupe la huitième place du classement mondial par l’ICP, suivi par la Corée du Sud et Singapour, respectivement classés 11e et 13e.
Le niveau global des capacités productives d’un pays, ainsi que les performances de chacune des huit composantes de l’Indice, sont des indicateurs de ses forces, de ses faiblesses et des modèles de croissance futurs envisageables. Selon l’agence onusienne, il n’est pas surprenant que les pays développés et les économies industrialisées soient les plus performants en termes d’ICP, à l’exception de celle du capital naturel.
Le PCI couvre 193 économies pour la période 2000-2018. L’ensemble des capacités productives et leurs combinaisons spécifiques sont cartographiées à travers 46 indicateurs. Cela rend notre PCI multidimensionnel dans ses capacités d’analyse.
Le PCI peut aider à diagnostiquer les domaines dans lesquels les pays peuvent être en avance ou en retard, en mettant en évidence les politiques qui fonctionnent et les domaines dans lesquels des efforts correctifs sont nécessaires. Il propose une feuille de route pour les futures actions et interventions politiques dans le cadre de chacune de ses huit composantes : capital humain, capital naturel, énergie, TIC, changement structurel, transport, institutions et secteur privé.
46 indicateurs qui vont du capital humain, à l’énergie ou secteur privé
L’Indice des capacités productives (ICP) utilise les données de 193 pays, collectées entre 2000 et 2018, et repose sur 46 indicateurs, pour mesurer les performances de huit des composantes des capacités productives. Il s’agit du capital naturel, du capital humain, de l’énergie, des institutions, des changements structurels, des TIC, des transports et du secteur privé.
L’indice met l’accent sur les forces et les faiblesses des politiques menées par les pays. Puis, il propose une feuille de route pour les actions et interventions politiques futures pour chaque composante. Ainsi, les décideurs politiques peuvent mieux suivre leurs performances en matière de développement dans le temps et peuvent les comparer avec celles d’autres pays.
L’indice note les performances d’un pays en matière de capacités productives sur une échelle de 1 à 100, évaluant l’efficacité des politiques et des stratégies ainsi que les lacunes et limites existantes. Il peut aider les gouvernements à mieux formuler puis mettre en œuvre leurs politiques, puis à en évaluer les résultats.
À noter que la CNUCED définit les capacités productives comme les ressources productives, les capacités entrepreneuriales et les liens de production qui, ensemble, déterminent la capacité d’un pays à produire des biens et des services qui lui permettent de croître et de se développer.
Les capacités productives aident les pays à éviter le piège que représente la concentration sur quelques éléments de production – tels que les machines et équipements, les infrastructures physiques, le développement des ressources humaines, les capacités technologiques – considérés à tort comme des remèdes miracles susceptibles de favoriser la croissance économique et la réduction de la pauvreté.
C’est pourquoi les pays ayant obtenu les meilleurs scores à l’ICP sont ceux qui ont le plus progressé vers la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et qui ont les plus hauts niveaux de développement humain, comme le montre l’indice de développement humain des Nations unies.