Un nouvel éclairage sur la nature même de l’emploi a été braqué par la pandémie dont l’impact sur la transformation digitale est monté en flèche, charriant dans son sillage un impératif de débat pour tirer au clair ce qu’implique la digitalisation pour la totalité du processus de recrutement.
Réfléchissant à voix haute sur le thème, Haykel Belhassine évoque les chiffres du chômage dans la région MENA, double de la moyenne mondiale avec 30% au moment où 25% vivent en dessous du seuil de la pauvreté ; et la situation a empiré avec la Covid : « Pour Citi, les questions de l’emploi relèvent de notre responsabilité sociale RSE, et 100 millions de dollars ont été alloués d’ici 2023 pour la dynamisation du marché de travail par l’innovation, la formation qualifiante des jeunes, les compétences du 21ème siècle. Cette année, 550 jeunes ont suivi des formations en compétences transversales et 90 insérés dans des emplois stables. »
Mais comment l’entreprise pourrait-elle garantir une meilleure attractivité de ses talents et réussir le processus de recrutement à l’ère du digital ? Belhassine parle du renforcement de la marque employeur de Citi, en conscience que les talents et les Data sont les fortunes du nouveau siècle ! Pour retenir ces talents en 2021, il recommande de comprendre leurs attentes et motivations, leur proposer des plans de développement transparents et leur donner des responsabilités qui permettent à leurs talents d’évoluer. Une communication ciblée où il ne s’agit plus de se déplacer sur les campus et d’y placer des Ads, mais d’user des NTIC empruntés par cette nouvelle génération ; notamment les entretiens par zoom et vidéo et l’AI pour parfaire le matching.
« Une fois identifiés, il faut mesurer leurs compétences techniques et leurs back grounds académiques. La troisième étape est d’évaluer la mentalité et les valeurs des candidats ; c’est extrêmement important. Puis, il y a tout un programme d’accompagnement en ligne avec le coaching et le framing nécessaires », souligne Belhassine qui anticipe la question d’outiller les jeunes pour qu’ils soient aptes à vivre le processus de recrutement en ligne.
Une fois le talent recruté, il y a une période d’essai pour le tester et le mettre à l’épreuve (dans le bon sens), monitorer son comportement avec ses collègues, son aptitude à prendre des initiatives. Dans la plupart des cas, il n’y a pas de porte-à-faux entre ce qui a été dit dans l’interview et le comportement en aval.
Un dernier mot ? « Un message d’espoir à nos jeunes : la digitalisation ouvre plus de perspectives qu’elle ne crée d’obstacles, pas seulement dans votre pays d’origine mais partout dans le monde. Il y a beaucoup de jeunes tunisiens qui travaillent actuellement pour des donneurs d’ordre partout dans le monde. Notre Gouvernement devrait contribuer à cette tendance avec des formations certifiantes, des outils qui nous permettent d’avoir accès à différentes plateformes et des opportunités vers l’avenir, des opportunités d’emploi et surtout de pousser les jeunes à devenir eux-mêmes des entrepreneurs. »
Rappelons que le partenariat réussi entre EFE-Tunisie et Citi Foundation lancé depuis 2014 a permis de former plus de 760 jeunes sur la plateforme en ligne Accenture Emplea+ et de placer plus de 560 jeunes dans des emplois. Cette collaboration se poursuit avec un huitième projet annoncé pour 2021.