Alors que les entreprises publiques ne sont évoquées que pour donner le mauvais exemple en matière de gestion et de gouvernance, il convient aussi de signaler que certaines d’entre elles parviennent à réussir. C’est le cas de la SOTETEL, filiale cotée de Tunisie Télécom, qui est en train de faire le nécessaire pour redresser la barre.
La société a enregistré une perte semestrielle de 6,659 MTND, mais continue à avoir le niveau adéquat de fonds propres et il n’y a aucun besoin urgent de recapitalisation. Cette marge a permis au management de procéder à un second plan de transformation qui a hérité celui achevé en 2019.
Pourtant, l’année 2020 n’a pas été très favorable pour la SOTETEL qui a souffert de la pandémie. Sur les neuf premiers mois de l’année, une baisse de 31,2% du chiffre d’affaires a été observée à 21,420 MTND. En même temps, les charges de personnel ont progressé de 8,4% à 11,077 MTND. Un effet de ciseaux qu’il fallait impérativement éliminer et que la société n’a pas tardé à le faire, en annonçant le départ de 56 personnes de son effectif le 1er janvier 2021. Le nombre de salariés passera ainsi à 375. Le financement de cette opération sera assuré par les ressources propres de la SOTETEL qui vient tout juste de céder sa participation dans ESPRIT avec une plus-value de 11,722 MTND. Cette cession devrait également permettre à la société d’effacer tous les résultats reportés négatifs de son bilan, sauf une seconde moitié d’année 2020 fortement négative.
Maintenant, place à l’exploitation rentable. L’ambition est de développer des partenariats stratégiques, capables de générer un volume stable d’affaires, et de se focaliser sur l’export vers l’Europe et l’Afrique du Nord. Il y a de vraies opportunités, surtout avec l’arrivée de la 5G, mais la société n’est pas la seule dans un marché fortement concurrentiel.
Quel que soit, nous saluons l’effort fourni par la SOTETEL qui a fait ce que l’État n’a pas pu faire pour les autres entités. C’est vrai que nous parlons ici de quelques dizaines de personnes, alors que l’enjeu est beaucoup plus important pour des sociétés comme la CPG, mais c’est l’approche qui compte : vendre des actifs pour effacer des passifs, réduire ses effectifs, et se doter de la flexibilité nécessaire pour repartir de nouveau.
Nous l’avons déjà dit, il est encore possible de sauver ce pays.
Bonne année à tous.