“Avec ou sans crise sanitaire, nous avons pour les TPE et les professionnels (segment où nous sommes leaders) des couvertures en Légo, des solutions utiles packagées adaptées à toutes les activités (dégâts des eaux, bris de glace, responsabilité civile…). Le risque est là et nous sommes prêts à le couvrir, c’est notre travail. En bloc, il s’agit de multi-risques Ami Pro avec des produits qui couvrent tous les imprévus en gardant en tête que l’être humain, sa famille et son activité sont l’essentiel pour nous. Ami a été la première à rendre des capitaux de plusieurs millions de dinars rapidement disponibles dans cette perspective”, atteste Faïçal Hedda, DC et chef du pôle commercial d’Ami Assurances.
Maintenir les contrats en vigueur
Pour étayer son propos, Hedda rappelle que, depuis le 23 mars 2020, quand le gouvernement tunisien a annoncé le confinement total, Ami Assurances a été l’une des premières compagnies à essayer de mettre en place des relais pour maintenir les contrats en vigueur, même ceux dont la date a expiré en continuant à payer les sinistres.
Affinant la réflexion, Sana Atig, MBA en Finance de l’Université canadienne, estime qu’il faudrait dorénavant substituer l’approche client à l’approche contrat : “Il faudrait descendre jusqu’à un niveau opérationnel pour se convaincre de l’impératif d’une orientation client au lieu de l’approche usuelle “contrat” pour parvenir à appréhender la sphère professionnelle et personnelle. Dans ce sens, il faut collecter la data qui nous permette d’être plus précis pour les besoins du client avant de restructurer l’offre avec une tarification dynamique.”
Selon elle, la couverture des risques n’est plus suffisante, nous avons besoin de prévention, et surtout de muer d’un agent-vendeur à un agent-conseiller et les compagnies doivent investir pour que les agents s’imprègnent des métiers de leurs clients.
Elle estime que l’amélioration de la réponse aux TPE et aux professionnels passe par une concertation de l’ensemble du secteur sur la manière de les aider : “On ne peut continuer à gérer certaines choses sur le modèle du père de famille, la terminologie juridique est à vulgariser, il y a beaucoup à faire de la part des réseaux pour expliquer tout cela… C’est là que la technologie est très importante pour des mises à jour, des paiements en ligne, des facilités à mettre en place.”
Infotec et assurance, main dans la main
Allant encore plus loin dans cette approche positiviste, Mounir Hbaïeb, expert-comptable et membre du BE du CJD, voit un moment à saisir en faveur de la crise financière et pandémique : ”C’est une opportunité pour développer le secteur en partenariat avec les autres intervenants de l’écosystème et pour améliorer le degré de confiance, lever les confusions, éclairer les articles incompréhensibles.”
Le secteur des assurances ne sera plus jamais le même en Tunisie (comme dans le monde) après la pandémie compliquée par une double crise sanitaire et financière. Selon Hamdi Bouslah, co-fondateur de l’assurtec Déclic, les assureurs se sont rendus compte que la Covid-19 les a obligés de se rappeler qu’ils sont au 21ème siècle et que leur clientèle attend d’eux trois grands engagements :
-Investir dans l’innovation
-Impliquer les clients dans la conception des produits
-Procéder à la révision linguistique de la doc pour que les textes soient plus simples.
Le contact humain est très important mais l’assureur ne peut plus ignorer la place capitale du digital, des simulateurs et des comparateurs en ligne, de l’assurance paramétrique, de la transparence pour clarifier les règles de jeu. Il est impératif que les Infotecs et les compagnies d’assurance travaillent désormais ensemble : “L’Infotec est agile, c’est son point fort par rapport aux acteurs traditionnels pour mettre rapidement en place des solutions sur le marché. Il y a des collaborations, comme les Fintech. On parle d’interaction, tout le monde a compris qu’il faut mettre la main dans la main.”
Une attitude partagée par Faïçal Hedda qui atteste que la vente traditionnelle de produits et l’usage de la technologie sont complémentaires car chacune vise une population différente : “Il reste beaucoup qui ne sont à l’aise qu’au moment où le contact est direct. En Tunisie, les relations de confiance et de conseil sont très importantes mais nous comprenons que ces jeunes avec leur tablettes sont nos prochains clients, nous nous préparons à cela.”