« La priorité absolue du gouvernement à court terme sera de stopper l’hémorragie des finances publiques », a assuré mardi le Chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, dans un discours prononcé, au cours d’une séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
La Tunisie devra rembourser 7,5 milliards de dinars en 2020
Lors de la séance plénière consacrée au vote de confiance de son gouvernement proposé, Mechichi a fait savoir que l’encours de la dette publique atteindra 80 milliards de dinars vers la fin de 2020, ajoutant que l’amélioration de la situation socio-économique et la mise en œuvre des grandes réformes seront en tête des priorités à court et à moyen terme.
Selon lui, assurer une bonne gestion des ressources de l’État et maîtriser les dépenses publiques demeurent un enjeu capital aujourd’hui afin de lutter contre cette hémorragie. Et d’ajouter que la Tunisie emprunte chaque année près de 15 milliards de dinars, faisant savoir qu’elle devra rembourser en 2020, à ses créanciers, près de 7,5 milliards de dinars.
Pour le Chef du gouvernement, il est inconcevable que le service de la dette publique, au titre de 2021, atteigne 14 milliards de dinars, soit le double des dépenses liées au développement.
Par ailleurs, Mechichi a fait remarquer que la Tunisie fait face actuellement à une baisse de la consommation de 21,5%, en particulier celle des produits alimentaires (- 7,5%), faisant état d’une diminution de l’épargne.
La nécessité de réviser à la hausse le taux d’investissement
Le responsable a, d’autre part, mis l’accent sur la nécessité de réviser à la hausse le taux d’investissement qui ne dépasse pas actuellement les 13%. Il a, en outre, souligné que les tentatives visant à réformer le système d’incitation à l’investissement demeurent infructueuses.
Il a, par ailleurs, indiqué que la baisse de la production des carburants et du phosphate et la paralysie de l’activité extractive ont impacté fortement les équilibres financiers et entraîné la diminution des ressources de l’État et la dégradation de la balance commerciale.
Il a enfin précisé que la pandémie du Covid-19 a sérieusement impacté l’activité économique et les moteurs de la croissance et affectera le processus de réforme au titre de la période à venir.