Un séminaire sur le lancement des travaux de formulation des feuilles de route post-Covid TPME pour la Tunisie dans les domaines des financements alternatifs et de l’exportation a été organisé le 27 août à Tunis.
Cette rencontre, financée par l’Union Européenne, a été l’occasion de présenter l’approche du programme régional méditerranéen des très petites et moyennes entreprises ainsi que des priorités en matière d’appui financier.
Un groupe de travail constitué d’experts régionaux et internationaux, et des représentants d’institutions publiques (APII) étaient présents pour débattre autour des actions d’accompagnement déjà réalisées. L’objectif étant de dresser une feuille de route à court et moyen termes, dans les domaines de l’accès au financement et de l’internationalisation des TPME.
Promouvoir le dialogue en matière de politique de développement des petites et moyennes entreprises
Comment améliorer l’environnement des affaires pour placer les PME au cœur de la croissance inclusive et durable ? Tel a été l’un des challenges autour duquel les experts ont pu débattre lors de ce séminaire. Ce challenge repose sur un travail à trois niveaux : la formulation des politiques d’appui aux PME, des réformes réglementaires soutenues par un dialogue régional et un dialogue avec l’UE.
Paolo Castrataro, expert du programme de coopération Med MSMEs, a déclaré à cette occasion : « Il s’agit d’un programme régional qui bénéficie à 8 pays de la région Méditerranée et qui vise notamment à promouvoir le dialogue en matière de politique de développement des petites et moyennes entreprises, dans le cadre du Small Business Act (SBA) pour l’Europe. Les groupes de travail auront un rôle très important à jouer dans le futur des activités de notre programme ».
Notons que ces travaux d’échange se basent sur Small Business Act (SBA), le cadre régissant la politique adoptée par l’Union Européenne pour les PME. Ce document a pour objectif d’améliorer l’approche de l’entreprenariat en Europe et vise à simplifier le cadre réglementaire des PME, en supprimant toute entrave à leurs efforts de développement.
Omar Bouzouada, Directeur Général de l’APII, a quant à lui souligné : « À travers ce workshop, nous allons pouvoir répondre à deux principales questions : la première concerne l’internationalisation qui est un vecteur de pérennité et de croissance des entreprises, ainsi que le financement alternatif. La deuxième question tourne autour de la cohabitation avec cette crise sanitaire, en l’occurrence, les nouvelles stratégies et orientations à prendre en considération », avant d’ajouter : « Les mesures à court, moyen et long terme qu’a pris le gouvernement tunisien pour le tissu entrepreneurial ne sont plus aujourd’hui, suffisantes. L’APII a toujours contribué au développement de l’entreprise, à l’amélioration de ses performances et à l’exploitation des projets de coopération à l’instar du programme Med MSMEs qui représente une réelle opportunité pour les PME tunisiennes ».
Les objectifs du Programme MED MSMEs
Ce groupe de travail se fixe comme objectif de contribuer à placer les MPME au cœur du développement durable et de la croissance inclusive dans la région du voisinage Sud de l’Europe. Grâce au dialogue Sud-Sud et Sud-Nord, l’apport du programme contribue à l’amélioration du climat des affaires et permettra d’élaborer des éléments de réponse mieux adaptés aux besoins des MPME.
S’articulant autour des cinq axes principaux, le programme MED MSMEs se veut un vecteur de croissance inclusive et durable dans une économie mondialisée. Il vise, en outre, à la promotion du cadre institutionnel des MPME ainsi qu’à la promotion des financements alternatifs et la digitalisation.
Proposant une plateforme régionale afin de permettre une sensibilisation accrue des MPME aux instruments et outils financiers disponibles, ce programme va faciliter le renforcement du dialogue Sud-Sud et coordonner avec les initiatives régionales de l’Union Européenne.
Les principaux leviers du programme
Le Programme MED MSME repose sur plusieurs leviers, comme la mobilisation d’experts et partage de savoir-faire pour élaborer des « politiques génératrices d’impact », ou encore l’implication des groupes de travail nationaux comme force de proposition et forum de discussion au plan national.
La priorité est également donnée aux activités valorisant l’approche régionale pour créer davantage d’impact au niveau national en capitalisant sur les initiatives et programmes existants (et plus particulièrement ceux soutenus par l’UE).
L’approche d’intervention se concentre sur deux axes verticaux de l’acte, à savoir «l’internationalisation des MPME » et « l’accès au financement », tandis que « l’entreprenariat féminin » et le « cadre institutionnel et réglementaire » sont deux dimensions intégrées de manière transversale.
Lors de cette demi-journée, les experts se sont mis d’accord sur le fait que l’entreprenariat est un sujet qui mérite l’attention des bailleurs, qu’il s’agisse du climat des affaires, d’environnement, d’accès au financement, notamment dans les régions de l’intérieur. Selon les experts, « il s’agit d’un vrai défi pour le pays et ce type de projet bilatéral entre la Tunisie et l’UE va permettre d’y répondre d’une manière concrète ».