Avec la crise, le souci des opérateurs économiques est le recouvrement des créances et la montée des impayés. Alors que nous ne disposons pas d’indicateurs publiés tout au long de l’année à l’exception du coût du risque des établissements de crédits, le rapport annuel de la BCT nous offre une image claire sur cette question.
Selon les chiffres de la Banque des banques, l’encours des créances professionnelles impayées ou en contentieux a progressé de 10,9% en 2019 à 9 850 MTND. Ainsi, le taux de ces créances s’est établi à 14,5%, attestant de la détérioration de la qualité des engagements.
Par secteur, le secteur des Services s’est accaparé 59,3% des impayés, contre 33,6% pour l’Industrie et 7,1% pour l’Agriculture et Pêche. Mais au sein de chaque branche, les professionnels de l’Agriculture et Pêche sont des mauvais payeurs par excellence puisque les impayés ont représenté 24,1% de l’encours des crédits accordés, contre 13,2% pour l’Industrie et 14,5% pour les Services.
Par ailleurs, il convient de préciser que cinq branches d’activité se distinguent par un total d’impayés de 6 023 MTND, soit 61,2% de l’encours global des créances accrochées, à savoir :
- Le Commerce, réparation automobiles et articles domestiques : 1 810 MTND,
- Hôtels et restaurants : 1 583 MTND,
- Immobilier, locations et services aux entreprises : 1 172 MTND,
- Transport et communications : 730 MTND,
- Industries agroalimentaires : 728 MTND.
La dégradation de la qualité d’actifs n’a pas affecté que les entreprises, mais également les particuliers. Le rythme d’accroissement de l’encours des créances impayées ou en contentieux accordées aux individus a enregistré une hausse de 4,4% à 1 024 MTND en 2019. Cela représente 4,2% de l’encours des crédits, une légère hausse par rapport à 2018 (4,1%). L’essentiel des impayés concerne les crédits logements qui s’élèvent à 284 MTND contre 203 MTND pour les crédits de consommation.
Pour 2020, nous allons certainement passer la barre symbolique des 11 milliards de dinars d’impayés, tous types de crédits confondus. Bien que les banques doivent traiter les dossiers de leurs clients en tenant compte du contexte actuel, une moindre qualité des engagements semble inéluctable.