L’utilisation des réseaux sociaux en Tunisie a explosé depuis ces cinq dernières années. Une situation qui a donné naissance à une consommation d’une masse d’informations en tout genre (vidéos, publicité, news médiatiques, …). Celles-ci, à défaut d’être affichées dans les espaces publics, inondent de plus en plus la Toile et s’invitent même sur le compte privé des internautes. Seulement voilà : parmi les informations qui circulent, certaines ne sont pas fiables. À défaut d’êtres satyriques, elles cachent souvent de mauvaises intentions. Comment donc démêler le vrai du faux ?
Le «Fact-Checking» contre les fausses informations
Sauf que ces informations, caractérisées jadis par un minimum de professionnalisme et qui répondaient à une éthique journalistique, ont fini par tomber en désuétude tant au niveau de la qualité qu’en terme de véracité… Ce dernier point souligne en effet le danger inhérent que peuvent désormais représenter les réseaux sociaux et l’influence qu’ils peuvent avoir, notamment sur les esprits les plus jeunes. La rapidité et la facilité d’accès aux données ont fait en sorte de voir émerger de fausses informations, provenant de pages, médias ou organismes aux origines douteuses, dont la vocation (politique ou autre) n’aspire pas tellement confiance.
Ces Fake news qui circulent parmi le flot d’informations quotidiennes sur la toile sont parfois difficiles à vérifier par l’internaute lambda. Surtout que ce dernier n’est pas forcément équipé des outils nécessaires pour vérifier l’origine de ces sources, ni leur fiabilité.
Quelques médias se proposent d’ores et déjà de vérifier l’authenticité de certaines informations, parfois propagées de manière fortuite ou assez peu conventionnelle. Parmi ces nouvelles plateformes, on peut citer celles de nos confrères de l’Économiste Maghrébin, Business News (BNCheck) ou encore de l’association iWatch (https://icheck.tn/). La dernière en date s’intitule Falso.tn et est disponible en langue arabe.
Ces nouveaux sites fournissent un travail d’enquête et de vérification remarquablement bien vulgarisé, afin d’alerter les internautes sur d’éventuelles informations mensongères.
Cette action de «Fact-Checking» qui renvoie à l’action de vérification des faits, désigne un traitement journalistique différent qui vise à examiner la véracité, l’authenticité et la pertinence d’une information.
Des médias professionnels induits parfois en erreur
Ces portails trient sur le volet les dernières fausses informations identifiées et après enquête, propose les photos d’origine et les liens originaux ayant servi à créer ces fausses rumeurs en y ajoutant un maximum de détails.
Ils proposent également une rubrique dédiée aux internautes afin qu’ils puissent dénoncer d’éventuelles informations erronées aperçues sur la toile. Ces informations confuses, invérifiables dans certains cas, peuvent même parfois induire en erreur des médias professionnels et pourtant avertis. Certains en ont d’ailleurs fait les frais, pas plus tard que la semaine dernière, en voulant s’attribuer la primeur d’annoncer l’identité du nouveau diplomate d’un pays européen qui devrait entrer en fonction, dans les prochains jours…
Quoi qu’il en soit, il serait judicieux d’avoir recours plus souvent à ce genre de plateformes afin de vérifier une information particulière – parfois invraisemblable – histoire de ne pas tomber dans l’incertitude et participer à notre insu, à la propagation de fausses rumeurs susceptibles de nuire à la société.