Nos confrères du site Financial Afrik viennent de publier le classement des 30 banques africaines à fort impact régional. Des critères comme la démographie, le PIB, le degré d’industrialisation de chaque pays ainsi que leur ouverture et leur insertion dans les chaînes de valeur financière et industrielle mondiales ont façonné ce classement.
Le poids du contexte historique
Dans le top 5 de ce classement FA, on retrouve 2 banques sud-africaines (Standard Bank et First Rand Group), une égyptienne (National Bank Egypt) et une marocaine (Attijariwafa Bank). Ces dernières sont talonnées par les banques nigérianes (Zenith Bank et First Bank Nigeria). Seule une banque tunisienne sauve l’honneur : la BIAT, en figurant à la 20ème place du classement.
Selon FA, ce classement est dicté par les contextes historiques liés au temps. Et de ce fait à l’accumulation de richesse. Ainsi, les conglomérats bancaires sud-africains âgés de 150 ans et plus ont démontré la résilience de leur modèle.
De leur côté, les banques marocaines ont réussi à faire jonction entre la Méditerranée et l’Océan Indien en s’aventurant de plus en plus hors de leurs bases francophones. Quant aux banques nigérianes, elles peinent à intégrer la zone OHADA. La raison ? Il existe une barrière réglementaire entre le Nigeria et l’Afrique francophone.
Lors de ce travail de documentation et d’analyse, le magazine évoque le retrait continu des banques anglaises et françaises du continent africain. Ce constat fait que les modèles de ces anciennes banques soient fondés sur l’accompagnement des entreprises et grands comptes des ex-puissances coloniales en Afrique.
L’émergence d’un nouveau secteur bancaire africain
Plusieurs groupes et institutions bancaires (BGFI et Afriland First Bank, Coris Bank, Attijariwafa Bank…) incarnent cette émergence d’un secteur bancaire africain exerçant sur plusieurs pays.
« Il s’agit là de vecteurs indispensables pour la montée des échanges inter-africains. Car si les banques françaises et anglaises étaient construites sur des orientations verticales Nord-Sud, les banques «indigènes», confrontées aux barrières réglementaires des pays occidentaux, sont nécessairement inscrites dans une perspective horizontale et intégrationniste », peut-on lire dans l’analyse qui évoque de ce fait un contexte lié essentiellement à un environnement réglementaire souvent difficile.