La crise du Covid a fortement impacté le budget de l’État. Selon un rapport publié aujourd’hui par le ministère des Finances sur les résultats provisoires de l’exécution du Budget de l’État à fin avril 2020, le déficit budgétaire a déjà atteint les 2,7 milliards de dinars.
À titre de comparaison, le déficit budgétaire était de seulement 1,4 milliard de dinars à la même période de l’année précédente. Autrement dit, le déficit s’est encore creusé de 93%.
Les 2,7 mdsTND enregistrés durant les 4 premiers mois de l’année représentent 71,5% du déficit total prévu pour l’année 2020 dans la loi des finances de l’année en cours.
Les dépenses ont connu de leur côté une hausse de 0,9% (passant de 14,8 milliards de dinars à 14,9 milliards) et ce, malgré la chute considérable de 51% des dépenses en capital. Ces derniers ont atteint les 930 millions de dinars en avril 2020 contre 1.9 milliard de dinars en 2019.
Les intérêts de la dette ont connu à leur tour une baisse de 0,2% pour atteindre, en avril 2020, les 1,382 milliard de dinars.
Toutefois, contrairement à ce que l’on peut croire, les ressources de l’État n’ont pas été impactées: avec 14,9 milliards de dinars, elles ont même connu une augmentation, bien que légère, de 0,9% par rapport aux 14,8 milliards de dinars collectés durant la même période de l’année précédente.
Mais ce n’est qu’en entrant un peu plus dans les détails que l’effet coronavirus se manifeste. Au fait, les recettes propres de l’État ont connu une baisse de 10% par rapport à l’année dernière pour passer de 10,6 à 9,5 mdsTND. De leur côté, l’endettement et les ressources du trésor ont marqué une hausse considérable de 28.2% passant de 4,2 milliards de dinars en avril 2019 à 5,4 milliards de dinars.
Impôts: la pandémie est passée par ici
D’après le rapport du ministère des Finances, les impôts directs se sont établis à 3,7 milliards de dinars, contre 4,2 milliards une année auparavant, soit une baisse de 11,8%. Cette somme provient essentiellement des impôts sur le revenu à hauteur de 2,9 milliards de dinars (+3,5%) et des impôts sur les sociétés pour 830 millions de dinars (-41,7%) dont 229,3 millions d’impôts sur les sociétés pétrolières (-49%).
Quant aux impôts indirects, ils affichent une baisse de 13,2% pour s’élever à 4,5 milliards de dinars. Ces impôts proviennent principalement de la TVA à hauteur de 2,1 milliards de dinars (-15,5%), des Droits de Consommation pour 848,1 millions de dinars (-5,1%) et des Droits de Douane pour 363,8 millions de dinars (-13,7%).