La Tunisie dispose enfin d’une loi sur l’économie sociale et solidaire ! Après des années de gestation et des journées de discussions au sein de l’ARP, le projet de loi a été enfin adopté le mois dernier avec une majorité très confortable.
Indéniablement, cette nouvelle a été la bienvenue par les différents acteurs de l’écosystème entrepreneurial en Tunisie. “Certes, le texte est perfectible”, a indiqué au Manager Adel Beznine, coach in residence à Afkar, “mais n’oublions pas qu’il peut évoluer au fur et à mesure de l’évolution du contexte économique et social”.
Mais la loi sur l’ESS sera-t-elle suffisante pour créer un cadre légal et législatif propice à cette manière nouvelle de création de valeur ? Selon l’expert, la réponse est un “non”. Beznine a en effet attiré l’attention sur l’importance d’adapter l’ensemble des lois en vigueur ― telles que la loi sur l’investissement et le code du travail ― pour permettre son développement.
La loi sur l’entrepreneuriat social et solidaire consiste, quant à elle, une opportunité de taille pour la Tunisie: “Avec cette loi, la Tunisie pourrait devenir une destination de choix pour les fonds à impact”, a souligné l’expert. Ces fonds, rappelons-le, cherchent à générer des synergies entre impact social, environnemental et sociétal d’une part, et retour financier neutre ou positif d’autre part.
Avec de tels financements, les entrepreneurs Tunisiens seront en mesure d’apporter des solutions aux réelles problématiques du pays. “Avec la popularisation de l’économie sociale et solidaire, nous aurons l’opportunité d’affiner nos méthodes et de développer des solutions qui tiennent compte de la réalité du pays et des spécificités de la population”, a indiqué Beznine.
Mais tous ces textes ne sont qu’un début. La réelle réussite serait de créer un écosystème vibrant autour des acteurs de l’ESS. “Un chantier de taille”, a affirmé notre interlocuteur. “Cet écosystème se compose d’un grand nombre d’acteurs”, a-t-il expliqué.
Ainsi, les médias auraient un rôle clé pour mettre sous les feux des projecteurs les rôles modèles que les futurs socio-entrepreneurs peuvent s’y inspirer; les structures d’appui auraient à repenser leur modèle afin d’y ajouter de la verticalité qui leur permet d’apporter le soutien nécessaire à cette frange d’entrepreneurs, …
Par où commencer ?
Pour Beznine, il est clair que le meilleur moyen serait d’avancer, petit à petit, mais de manière parallèle sur plusieurs fronts en même temps. C’est ainsi qu’il serait possible, selon lui, de créer la masse critique capable de doter l’ESS de l’attractivité dont elle a besoin pour proliférer.