L’UIB a tenu ses Assemblées Générales Ordinaire et Extraordinaire en mode visioconférence, via une plateforme créée à cet effet. La présence était un record dans l’histoire de la banque et a atteint 83,81% des actionnaires présents ou représentés.
La réunion annuelle a commencé par une minute de silence à la mémoire de feu Monsieur Faouzi Chérif, décédé lors de la crise du COVID-19. L’UIB est un établissement qui n’oublie pas un collaborateur qui a été toujours exemplaire, aussi bien sur le plan personnel que professionnel.
Une longue série de distinctions
Au cours de 2019, l’UIB a reçu le prix de la meilleure banque en Tunisie par le magazine «The Banker». Elle a été également élue Service Client de l’Année 2020 et la meilleure Banque de Financement du Commerce International en Tunisie en 2019 par le magazine «Global Finance». Pour la quatrième année consécutive, l’UIB est sélectionnée comme la meilleure banque pour la qualité de son activité de services Titres par le magazine « Global Investor ».
Sur le plan de la qualité, l’UIB a eu la certification AML 30 000, première norme certifiable en matière de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, ainsi que la solidité et la performance financière dans le cadre de la Certification MSI20000. Elle a obtenu le Label «Gender Equality European & International Standard » pour l’égalité professionnelle et la diversité.
Solides performances opérationnelles
Ces distinctions traduisent l’excellente performance opérationnelle de la banque. Le Groupe affiche un total actif de 6 329 MTND. L’encours net de crédits s’élève à 5 499 MTND, en évolution de 3,2% par rapport à 2018, classée ainsi quatrième parmi les banques privées. À noter que sur les 12 dernières années, l’UIB a assuré des crédits nets additionnels de l’ordre de 4 183 MTND, soit une croissance annuelle moyenne de 12,7% contre 10,3% pour ses comparables.
En ce qui concerne les dépôts, ils se sont établis à 4 972 MTND, en progression annuelle de 6%, se classant ainsi à la cinquième position parmi les banques privées. Sur les 12 dernières années, c’est 3 355 de dépôts additionnels qui ont été collectés, soit une croissance annuelle moyenne de 9,8%. Le ratio Loan-to-Deposit est dans la limite réglementaire à 116,7%.
Le PNB consolidé s’est élevé à 419,664 MTND avec un Résultat Net Part du Groupe de 116,307 MTND. La qualité de l’actif de l’UIB est très bonne, avec un taux de créances classées de 7,7%. Le taux de couverture par les provisions et les agios réservés s’élève à 79,5% grâce à des réserves de l’ordre de 450 MTND. Le bilan reste solide, avec un ratio Tier 1 de 10,4%, un ratio de liquidité de 23,4% et de solvabilité de 12,4%.
Solidité financière communautaire indispensable
Bien évidemment, l’impact de la crise sanitaire était au menu et Monsieur Kamel Néji a fait preuve d’une transparence et franchise rares dans le secteur.
Le Président du Conseil d’Administration de la banque a rappelé que la conjoncture économique ne sera pas sans effet sur les entreprises et le secteur. Les entreprises et les ménages ont pu bénéficier d’un report des échéances des crédits et la clientèle corporate a pu accéder à des financements via l’appui de la SOTUGAR. La BCT a mis en place une batterie de mesures, essentiellement la baisse du taux directeur et la fourniture du refinancement nécessaire. Ce sont des mesures de première ligne et le régulateur pourrait aller plus loin afin de protéger la double sphère réelle et financière.
Tous ces efforts sont louables et ont permis de sauver les entreprises à court terme. Néanmoins, Monsieur Néji a souligné que la situation actuelle est insoutenable. Les charges d’intérêt supportées par les sociétés par rapport à la richesse créée restent à des niveaux extrêmement élevés, ce qui constitue un risque réel pour les établissements bancaires. Réduire la dette durant cette période est impossible, mais une fois la crise sera derrière nous, il faut relancer les entreprises sur une base saine. Cela passe par un renforcement des fonds propres, la baisse des charges et l’amélioration de la solidité financière des sociétés. Un effort global de la part des fonds d’investissement, les SICAR et les compagnies d’assurance est requis, dans le cadre d’opérations de recapitalisation et via des mécanismes encore à inventer.
Clientèle corporate parfaitement protégée
Actuellement, les risques sont en train de se concrétiser et les impayés sont bien présents. Pour l’UIB, deux tiers de la clientèle corporate ont cessé pareillement ou totalement leurs activités pour une période de deux mois et plus. La banque s’y est adaptée et 50% des clients corporate ont bénéficié d’un report des échéances au titre de crédits à moyen terme et 37% ont reçu l’accord pour geler le remboursement des crédits à court terme. De nouvelles ressources d’emprunt ont été déployées au profit des clients et la banque n’hésitera pas à faire un effort supplémentaire afin de préserver sa clientèle en cette période de crise.
Cela fait que la performance 2019 sera difficile à réitérer en 2020. Monsieur Néji pense que la suspension des intérêts des crédits des ménages est une décision très sévère pour le secteur, surtout qu’elle n’a pas servi à reconstituer une épargne qui servirait à financer la relance économique. Pour l’UIB, cette mesure coûterait l’équivalent de 9 mois de son résultat net.
Mais cela ne touche en aucun cas à la solidité de la banque puisqu’un stress test récent a montré que la banque reste suffisamment solide en matière de solvabilité et liquidité. L’UIB bénéficie, en plus, du support de sa banque mère Société Générale.
Plus fort après la crise
Cette crise sanitaire reste une bonne occasion pour réformer la banque et moderniser son action pour qu’elle soit inscrite dans une économie qui respecte l’Homme et qui participe à la croissance inclusive. Dès les prochaines réunions du Conseil d’Administration, la redéfinition des investissements à financer et de la banque de l’entreprise sont deux questions à l’ordre du jour.
Ainsi, la nouvelle stratégie de la banque doit améliorer sa capacité à mieux identifier les risques corporate, ainsi que les ressources de financements et les moyens techniques et humains nécessaires.
En ce qui concerne la banque de détail, l’UIB compte consolider la présence auprès des particuliers et optimiser le réseau tout en restant proche des clients. La digitalisation est une voie à suivre. Le management a annoncé que la nouvelle compagnie d’assurance de la banque sera opérationnelle en 2021.
Sur le plan organisationnel, il sera nécessaire de changer le fonctionnement interne, en se focalisant sur l’agilité de l’action. Le télétravail est une option à exploiter pour une meilleure qualité de vie des collaborateurs.
L’UIB est une banque citoyenne et la capacité à générer des bénéfices n’est pas le seul indicateur de performance. Son action future sera basée sur la recherche d’un équilibre entre les dimensions financières, humaines et sociales.