
“La plus grande expérimentation de travail à distance dans le monde.” C’est ainsi que Bloomberg a décrit la crise sanitaire qui a bousculé la planète. Car face aux restrictions de mouvements, des millions de salariés se sont retrouvés, soudainement, forcés à travailler à distance ― pour la première fois de leur carrière pour la majorité d’entre eux.

Partout dans le monde, la part des salariés travaillant à distance a augmenté. En Tunisie, et bien que les chiffres sur le télétravail ne sont pas disponibles, on peut dire qu’on a eu droit à la même tendance. Une étude publiée par l’INS la semaine dernière a révélé que seuls 1.4% des salariés ont pu travailler à distance.
Plus de flexibilité, plus de satisfaction
Le remote work, s’il a été adopté par plusieurs entreprises dans le monde, c’est parce qu’il offre une panoplie d’avantages tels que la flexibilité qui permet aux collaborateurs d’assurer une meilleure harmonie entre le travail et la vie privée. Plusieurs études ont aussi prouvé que la flexibilité permet d’améliorer la productivité des équipes. Autre avantage de la flexibilité : elle réduit considérablement le risque de burnout et de stress psychologique. Le travail à distance permet aussi à l’entreprise d’avoir accès à un plus large pool de talents.
Mais pour pouvoir tirer pleinement profit du télétravail, un prérequis culturel est nécessaire. “Dès le départ, nous avons veillé à ce qu’on développe la culture de travail par objectif”, ont indiqué au Manager Hatem Haddad et Ahmed Nouisser, cofondateurs d’iCompass. Cette entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle disposait déjà d’une politique qui offre aux collaborateurs un quota de 20% de travail à distance.

Pour cette jeune entreprise, le confinement n’a donc pas été particulièrement challengeant. Durant le confinement, l’entreprise a en effet travaillé sur des grands projets au profit du ministère de la Santé, dont le chatbot Aziza. “L’ensemble de ces projets a été fait en travail à distance total”, ont souligné les cofondateurs de l’entreprise.
L’entreprise de high-tech a néanmoins pu tirer profit d’un avantage de taille : “Tous nos collaborateurs sont connaisseurs en matière d’informatique”, ont souligné les responsables d’iCompass. Et d’ajouter : “Même avant la Covid-19, nous avons eu l’habitude de travailler sur des outils de collaboration à distance”.
Vers plus de télétravail ?
L’expérience de télétravail a eu un impact considérable : plusieurs entreprises dans le monde ont annoncé leur volonté de continuer à permettre à leurs collaborateurs de travailler à distance même après la crise. Twitter, Facebook, Shopify sont parmi ces entreprises.
En Tunisie, plusieurs entreprises, dont Vermeg, ont également annoncé leur volonté de faire du travail à distance une partie intégrante de leur organisation. De son côté, iCompass compte revoir à la hausse le quota de travail à distance pour le faire passer à 40% dans les prochaines semaines. Ultime objectif des cofondateurs de l’entreprise : passer ce taux à 60%. “Nous pensons que 40% de travail présentiel est la formule optimale pour offrir la flexibilité tout en assurant une meilleure cohésion de l’équipe”, ont indiqué les cofondateurs.

Et ce n’est pas tout : iCompass a recruté en mai dernier son premier employé travaillant à 100% en mode travail à distance ! Une deuxième recrue a aussi joint l’entreprise en 50% de travail à distance.
Les collaborateurs de l’entreprise ont eux aussi exprimé leur satisfaction de l’expérience du travail à distance : “Travailler de chez moi m’a permis de prendre soin de mes enfants”, a indiqué au Manager Moez Ben Haj Hmida, COO à iCompass. “Éviter de se déplacer chaque jour au bureau est aussi un avantage de taille qui nous permet de gagner énormément de temps”, a-t-il ajouté.