“Le bilan de l’année 2019 ressort mitigé pour Euro-Cycles”. C’est ainsi qu’a commencé Tunisie Valeurs son rapport sur les performances du producteur des vélos. L’entreprise “a affiché un rattrapage indéniable au niveau de son activité d’exploitation après une année 2018 éprouvante”, a précisé l’intermédiaire en Bourse, ajoutant que “conformément aux attentes”, les ventes ont repris et l’EBITDA a retrouvé le chemin de la croissance.
Les réalisations du groupe sur le premier trimestre de l’année en cours portent la marque d’une résistance face aux retentissements mondiaux de la crise du COVID-19. L’avènement de cette crise sanitaire devrait plutôt donner un coup d’accélérateur à l’industrie des vélos dans le monde.
Promu comme moyen favorable de distanciation sociale et comme mode de transport écologique de référence, le vélo est de plus en plus plébiscité en Europe. Il devrait retrouver une place centrale dans les métropoles post-COVID.
Dans ce contexte porteur, les prochaines années s’annoncent sous de bons auspices pour Euro-Cycles et pour ses projets latents (E-Scooter et assemblage des batteries électriques). Les investissements lourds sont désormais derrière le groupe. Euro-Cycles devrait entrer dans une phase de retour sur investissement, de génération de cash flow et d’une croissance à deux chiffres sur la période 2020-2022.
Euro-Cycles affiche aujourd’hui une bonne visibilité dans ce contexte malmené. Le positionnement sur le titre reste d’actualité mais pour un horizon de placement plus lointain, en l’occurrence 2022, pour déjouer la nervosité actuelle du marché actions et capter les bienfaits de la stratégie de diversification des produits et des marchés et du virage vers le vélo électrique.
2019: l’année du rattrapage
L’année 2019 a été bonne au niveau de l’activité d’exploitation. Le producteur des vélos a remonté la pente, après une année 2018 marquée par d’importantes méventes. Le chiffre d’affaires s’est rattrapé de 29% à 87,6 millions de dinars, grâce aux efforts déployés par le management pour dénicher de nouveaux marchés et pour récupérer les clients perdus en 2018.
La reprise de l’activité a été plus salutaire au niveau de la rentabilité opérationnelle. Le groupe est parvenu à rattraper la dégradation de sa marge brute (qui a baissé de 1,5 point de pourcentage à 27% suite à l’appréciation du dinar) par un contrôle relatif des charges. Par conséquent, l’EBITDA a bondi de 29% à 12,9 millions de dinars et la marge d’EBITDA a été maintenue aux alentours de 14,7%.
C’est au niveau du résultat financier que le revirement important du contexte de change enregistré en 2019 est plus visible. Le solde net de change du producteur de vélos, qui était une « source de rentabilité » pour le Groupe, a basculé, en 2019, en territoire négatif. Ces pertes de change ont plombé le résultat financier d’Euro-Cycles qui a viré au rouge pour la première fois depuis 2013 (passage d’un gain net de 0,3 million de dinars en 2018 à une charge nette de 1,3 million de dinars en 2019).
Ces pertes de change ont beau être comptables, il n’en demeure pas moins qu’elles ont généré un important manque à gagner au niveau de la rentabilité nette. Résultats des courses, le résultat net part du groupe a affiché une progression timorée de 4% à 8,7 millions de dinars. Pour la deuxième année de suite, la filiale Tunindustries continue à tirer vers le bas les résultats consolidés. Selon le management, cette dernière a subi, en 2019, une chute de son résultat net de 35% à près de 2 millions de dinars.
Le retour à la croissance a été bénéfique pour le Groupe d’un point de vue bilanciel. Euro-Cycles a renoué avec sa trésorerie excédentaire après le faux pas de 2018 (baisse de la rentabilité coïncidant avec la poursuite des efforts d’investissement). Euro-Cycles affiche, fin 2019, une dette nette négative de 1,2 million de dinars, soit un gearing de -3%.
Perspectives d’avenir & prévisions
L’année 2020 a commencé sous de bons auspices pour Euro-Cycles: récupération d’anciens clients, prospection de nouveaux marchés (marché américain et marché danois), finalisation des derniers investissements dans la ligne de production des vélos électriques et expédition des premières commandes de ce produit.
Jusqu’au premier trimestre 2020, le groupe a fait preuve de résistance à la crise, maintenant une bonne cadence de production (+10% en glissement annuel) et poursuivant la trajectoire ascendante de ses ventes (+6% en glissement annuel).
Bien qu’elle ait suscité l’inquiétude des acteurs de l’industrie des cycles dans le monde avec l’arrêt des usines, la fermeture des frontières, la dégradation de la conjoncture économique dans le monde et les perturbations dans les chaînes de valeur, la crise du COVID-19 constitue une opportunité pour l’industrie du vélo en général et pour Euro-Cycles en particulier. Malgré une activité économique mal en point, les rapports sur l’industrie des vélos en Europe sont plutôt encourageants. Ils font état d’une demande soutenue sur toutes les catégories de vélos, en particulier pendant la phase du déconfinement que nous vivons actuellement.