Dans sa stratégie de lutte contre le COVID-19, l’intervention de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a été progressive et en suivant une approche cohérente.
Le début était avec la baisse du Taux Directeur de 100 points de base, ce qui pourrait alléger la pression sur les entreprises. Cette décision était nécessaire mais pas suffisante. Le problème des opérateurs économiques était plus profond : l’absence de ressources pour honorer leurs engagements suite à l’arrêt de l’activité.
C’est pourquoi le régulateur a pris la décision de donner aux entreprises la possibilité de demander le report du remboursement de leurs mensualités de crédits sans que cela n’engendre un coût supplémentaire. Les particuliers, quel que soit leur niveau de rémunération, peuvent également bénéficier du même traitement.
En contrepartie, la BCT a assoupli ses règles prudentielles en matière du ratio Loan-to-Deposit, en réduisant la baisse trimestrielle exigée de ce rapport à 1% pour les banques qui ne respectent pas le seuil de 120%. De plus, les mensualités reportées dans le cadre de la lutte contre les conséquences économiques du COVID-19 ne sont pas tenues en compte dans son calcul.
Côté refinancement, la BCT a renouvelé son engagement à fournir la liquidité nécessaire au secteur et a même élargi la liste des actifs pouvant être admis comme garanties dans ce genre d’opérations. En parallèle, le régulateur a demandé aux banques de ne pas distribuer de dividendes au titre de l’exercice 2019 afin de renforcer les fonds propres.
Autre volet sur lequel la BCT a travaillé, en concertation avec la BCT : la gouvernance. Les banques sont autorisées à organiser leurs Assemblées Générales Ordinaires et Extraordinaires au-delà de la date butoir du 30 avril.
Nous pensons que d’autres décisions verraient le jour au fur et à mesure de l’évolution de la situation avec comme principal objectif la mise à disposition d’un maximum de ressources à la disposition de l’outil de production.