“Nous adorons l’Afrique, nous sommes ici au cœur du métier avec des entrepreneurs qui veulent travailler sur le continent. Nous avons 120 rendez-vous en B2B et c’est grâce à tous ceux qui ont contribué à cet événement”, annonce Tarek Chérif, président CONECT et vice-président Anima.
C’est le mot d’ordre de cette 2ème édition du Business Forum DiafrikInvest: se concentrer sur le cœur du métier et rassembler des startups innovantes, des investisseurs, des business Angel, des experts et des leaders de l’écosystème de la région MENA, d’Afrique et de la Diaspora Africaine autour d’un panorama d’opportunités et de perspectives de business et d’investissement.
“Faisons revivre la coopération Sud-Sud”
Soutenir la diaspora dans sa participation au développement économique et social durable en Tunisie ; c’est pour assurer et rassurer sur l’adoption définitive de cette inclinaison que les interventions se sont suivies. Une profession de foi pour dire que DiafrikInvest est passé à la vitesse supérieure dans la mobilisation des hauts talents, des entrepreneurs et des investisseurs de la diaspora pour dynamiser les relations d’affaires entre l’Europe, le Maroc, le Sénégal et la Tunisie. Un carré vertueux qui souligne les synergies entre migration et développement.
“Nous avons voulu que la Tunisie, le Maroc et le Sénégal, soutenus par l’UE, travaillent ensemble vers l’Afrique. Nous voulons faire investir la diaspora, pas seulement de l’argent mais le réseau d’affaires, les compétences, les bonnes pratiques ; une chaîne de valeur de l’accompagnement”, atteste Emmanuel Noutary, DG Anima Investment Network.
Dans ce même esprit d’accompagnement, Marouane El Abbassi, gouverneur de la BCT, nous parle de temps : “On travaille sur beaucoup de pistes avec nos amis financiers pour donner à la diaspora les moyens de ne pas perdre son temps ! Nous sommes évidemment conscients que le temps est une variable extrêmement importante pour ces jeunes, ils veulent être les First Movers”.
Quelque chose est en train de bouger dans la culture de l’argent, du crédit et des garanties. On le comprend quand on écoute Boutheina Ben Yaghlane, DG de la Caisse des Dépôts et Consignations : “Le B2B est une excellente occasion pour nouer cette dynamique tant attendue partout avec nos amis africains. Nous faisons revivre la coopération Sud-Sud. Notre stratégie est de favoriser les startups et l’innovation, et notre fonds des fonds sera opérationnel au cours de 2020”.
Mea culpa d’un banquier
Les Panels ont été l’occasion d’échanges où les investisseurs et les aspirants ont exprimé ce qu’ils avaient sur le cœur, à commencer par la réticence des banquiers à accorder des fonds aux innovateurs au moment où la culture des garanties semble avoir encore de beaux jours devant elle. Il ne s’agit évidemment pas du seul souci de ces “nouveaux” acteurs du développement. Il y a encore les complications des procédures, au défi de ce que l’on appelle des guichets uniques et qui ne résolvent pas le problème. Le panel des mécanismes de financement de l’innovation s’est efforcé de montrer de nouvelles voies (connues de tous) sans occulter le fait que les résultats sont souvent tributaires d’appréciations de personnes. “Souvent, mea culpa, on ne comprend pas vraiment le business plan que l’on nous soumet, c’est une question vitale”, reconnaît un banquier.
Le second panel sur les meilleures pratiques et l’accompagnement a montré qu’il y a quand même des perspectives et que des mécanismes peuvent être rapidement mis en place pour redonner de l’espoir aux jeunes entrepreneurs tunisiens. Sur le plan bilatéral, l’UE fait des efforts pour cela en Tunisie, visant directement les startups en accord avec la CDC. De bonnes nouvelles viennent des régions où des logos commencent à apparaître, cela bouge avec des jeunes très innovants. Une recette ? Contacter les fonds d’investissement avec des dossiers solides, cela peut vraiment marcher car, pour une fois, ces financiers-là semblent écouter, vraiment !