Avec la digitalisation rapide des lieux de travail, les outils de communication en temps-réel deviennent la norme ― de l’email à Slack en passant par Messenger, WhatsApp et les nombreuses autres applications. Ceci a créé un environnement où une réponse instantanée à toute demande faite par le biais de ces outils est devenue une exigence ― et non plus une possibilité.
Résultat : les distractions et les tentations sont tellement nombreuses qu’elles peuvent avoir une incidence réelle sur la gestion du temps professionnel et par conséquent, sur la qualité de notre travail rendu.
Depuis l’apparition des nouvelles technologies, le cerveau humain a bien du mal à se concentrer totalement pendant un certain temps pour effectuer une tâche bien précise. Une étude publiée en 2015 par Microsoft a révélé que la durée d’attention moyenne chez les humains est passée de 12 secondes à seulement 8 ! “Entourés de plus en plus d’écrans, les travailleurs ont du mal à filtrer les stimuli non pertinents et ils sont plus facilement distraits par plusieurs flux de médias”, indique le rapport.
Prenons un exemple concret : vous avez deux heures pour rédiger un compte-rendu d’une réunion. Ce laps de temps va alors être séquencé, entre rédaction du document demandé et discussions avec vos collègues de travail ou encore par l’utilisation des réseaux sociaux. Au lieu de vous concentrer totalement pendant deux heures, votre cerveau sera inévitablement tenté de faire autre chose. Afin de contrer ce phénomène, le professeur américain, Cal Newport, défend une méthode originale : le Deep Work ou encore travail en profondeur.
En quoi cela consiste ? Cet auteur préconise un isolement total des distractions afin que votre cerveau puisse se concentrer au maximum pendant une durée déterminée. Reprenons l’exemple de la rédaction du compte-rendu : pendant les deux heures prévues à cet effet, si vous souhaitez appliquer le Deep work, vous devez éteindre votre téléphone, couper votre connexion Internet et pourquoi pas vous isoler dans une autre pièce afin de ne pas être distrait par vos collègues. Une fois le document rédigé, vous pouvez enfin aller sur les réseaux sociaux ou boire un café avec vos collaborateurs.
Comment mettre en place la méthode du Deep work ?
Dans son best-seller “Deep Work : Rules for focused success in a distracted world”, Cal Newport donne également une méthode précise afin de mettre en place le Deep work :
“Au début de chaque journée de travail, prenez une nouvelle page du carnet (avec des lignes) que vous destinez spécialement à cet usage. Au début de chaque ligne, indiquez une heure de la journée, et ce, jusqu’à ce que vous ayez couvert toutes vos heures de travail d’une journée type. Voici maintenant la partie importante : divisez les heures de la journée en créneaux, auxquels vous affectez des activités”.
Cette dernière étape est fondamentale. En effet, vous devez être conscient du temps de travail que vous souhaitez affecter à une tâche. Le tout est évidemment de devenir plus efficace pour donner le meilleur de vous !
Afin de mettre en place ces recommandations, Cal Newport partage avec ses auteurs quatre philosophies différentes, adaptables à tous, afin de mettre en place le Deep Work:
La philosophie monastique : ici, nous sommes dans la partie extrême du Deep Work. En effet, il s’agit de se couper de toutes les distractions possibles pendant de longues semaines ou de longs mois,
La philosophie bimodale : dans ce second point, il ne s’agit pas d’éliminer toutes les distractions de façon drastique, mais bien de préserver des plages de Deep work suffisamment importantes afin de se concentrer au maximum sur certaines tâches,
La philosophie rythmique : afin de ne jamais manquer vos séances Deep Work, il est nécessaire de faire de cette méthode, une habitude. Par exemple, vous pouvez prévoir de vous lever à 7h du matin et pendant 1h30, vous effectuerez différentes tâches dans un état de concentration absolue. Le reste de la journée, vous pourrez vous distraire et accomplir des tâches plus ou moins superficielles,
La philosophie journalistique : souvent, les journalistes ont de courts délais pour écrire un article et doivent pouvoir activer leur mode Deep Work à tout moment. Cette philosophie met du temps à se mettre en place, mais un jour, vous verrez, vous pourrez être totalement concentré au moment où vous le souhaitez !
Il ne faut pas oublier que le cerveau humain a besoin de moments de repos, où il laisse aller son imagination. Se distraire est fondamental pour les travailleurs qui ont utilisé la méthode du Deep Work durant la journée.
Et si le Deep Work était une nouvelle façon de travailler ? De plus en plus d’entreprises s’intéressent à cette méthode afin d’encourager leurs collaborateurs à se concentrer totalement. Après une séance de Deep Work, pourquoi ne pas proposer à tout le monde de prendre une petite pause afin de laisser reposer le cerveau ?