Très peu de changements ont été opérés dans la composition finale du gouvernement d’Elyes Fakhfakh, annoncé dans la soirée du mercredi 19 février 2020. On ne peut que regretter la très faible présence féminine dans cette équipe. Sur 32 membres, il n’y en a que 6, ce qui représente à peine 18%. On est encore très loin de la parité.
Mais regardons le bon côté des choses. Les femmes ont été placées dans des postes clés. C’est le cas du département de la Justice, qui est un ministère régalien. C’est Thouraya Jeribi Khemiri qui a été proposée par Elyes Fakhfakh pour le diriger, ce qui constitue une première dans l’Histoire de la République Tunisienne post-Indépendance.
Née le 21 août 1960 à Tunis (59 ans), Thouraya Jeribi Khemiri a occupé plusieurs postes clés. Depuis 2015, elle est Présidente du Tribunal de Première Instance de Tunis, avec le grade de présidente d’une Chambre près la Cour de cassation.
La ministre proposée a aussi enseigné au sein de l’Institut Supérieur des Sciences Juridiques. Son parcours académique, pour sa part, a été fait au sein de l’Académie Militaire. Au niveau des diplômes, elle est titulaire d’un Professorat en Droit et d’un Certificat d’aptitude pour l’exercice du métier d’avocat.
Les autres femmes présentes dans le gouvernement proposé par Elyes Fakhfakh sont Asma Shiri (ministre de la Femme), Chiraz Laâtiri (ministre de la Culture), Lobna Jeribi (ministre auprès du Chef du gouvernement chargée des Grands Projets Nationaux), Salma Ennaifer (Secrétaire d’Etat chargée des Affaires Etrangères) et Atsa Bahri (Secrétaire d’Etat chargée des Ressources Hydrauliques).
C’est, pour résumer, un début très timide. On aurait aimé voir une femme à la tête du ministère de la Défense ou de l’Intérieur. Pourquoi pas après tout, ce ne sont pas les compétences qui manquent. Si on désigne une femme à la tête d’un département régalien, cela ne doit pas être fait parce qu’elle est une femme, mais parce qu’elle est une compétence.