Véritable casse-tête, l’endettement pèse de plus en plus lourd sur les économies africaines. D’après une note de la Banque Mondiale (BM), la dette publique en Afrique subsaharienne représente 59% du PIB. Cette zone devient, ainsi, championne en matière d’accumulation de la dette.
La croissance de la dette n’est, bien entendu, pas la même par pays. Pour certains, comme ceux de l’Afrique Centrale, le ratio médian dette/PIB a doublé entre 2010 et 2018, passant de 26,7 à 53,4% en 2018. En Afrique australe, la progression est de 40% durant la même période.
Selon la BM, cette fulgurante accélération de la dette publique africaine est essentiellement causée par les pays exportateurs de pétrole et ceux qui ont bénéficié de l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Celle-ci, rappelons-le, a été lancée dans le cadre d’un programme conjoint élaboré par le Fonds Monétaire International (FMI) et la BM en 1996. 39 Etats en ont bénéficié, situés, notamment, en Amérique Latine et en Afrique.
Pour les pays africains bénéficiaires de l’Initiative PPTE, la part de la dette dans le PIB a augmenté de 50% entre 2010 et 2018, et ce malgré le programme en question qui visait, justement, à faire baisser la dette.
Pour quelle raison la situation s’est-elle dégradée à ce point ? Selon les experts, la hausse de la dette en Afrique subsaharienne s’explique par les défaillances des systèmes de gestion de l’endettement. Pas que : il existe un cruel manque de transparence dans cette gestion. Les experts citent, aussi, la dépendance accrue à l’égard des sources de financement plus coûteuses et risquées.
Juste pour information : selon la note de la BM, on a compté, en 2018, 18 pays exposés à de forts risques de surendettement en Afrique subsaharienne, contre 9 en 2010. Autre information, et elle concerne la composition de la dette publique dans la zone : selon la BM, la part de la dette libellée en devises a augmenté de 12 points de pourcentage depuis 2013. Elle a représenté, ainsi, 36% du PIB de l’Afrique subsaharienne en 2018.