Les performances des deux enseignes de grande distribution cotées à la Bourse de Tunis (MG et Monoprix) sont globalement bonnes. La progression des ventes était la meilleure depuis 2015 : 7,2% pour MG à 983,457 MTND et 631,107 MTND pour Monoprix. En moyenne, le chiffre d’affaires mensuel par point de vente s’est établi à 0,715 MTND en 2019, un record.
Mais ces belles réalisations étaient au détriment des marges. En dépit d’un recul de l’inflation, les prix restent encore élevés et il était inéluctable de les faire baisser afin d’améliorer le panier moyen. Le taux de marge brute moyenne s’est établi à 17,3% fin 2019 contre 18,3% une année auparavant.
En attendant des jours meilleurs, les distributeurs semblent se focaliser sur l’amélioration de la productivité. Ainsi, l’effectif moyen par magasin a confirmé sa tendance baissière depuis 2015. En cinq ans, il est passé de 46,5 employés par point de vente à 39,6 seulement. En même temps, le chiffre d’affaires mensuel moyen par employé est passé de 14 827 dinars à 18 058 dinars. Une vraie avancée pour le secteur.
Mais ces performances ont des limites et il faut prendre le virage de la distribution en ligne. Le cadre socio-économique actuel nécessite, toutefois, une fine segmentation géographique. Le nombre de consommateurs de produits en ligne reste concentré dans les grandes agglomérations, alors que pour la majorité des tunisiens, faire ses courses en magasin est essentiel pour les produits frais. Une grande partie fait aussi ses achats quotidiens, selon le budget disponible, au moment où les différents sites spécialisés facturent toute commande qui n’est déjà pas livrée le même jour.
Idéalement, il faut avoir un modèle de distribution mixte, avec un passage progressif à un mode plus moderne. Cela devrait engendrer des coûts, mais c’est beaucoup mieux que de se faire surprendre par l’arrivée de concurrents inattendus.