Alors que nous nous attendons à une année difficile pour les concessionnaires automobiles, de bons chiffres étaient au rendez-vous. Les ventes des quatre distributeurs cotés (Ennakl Automobiles, UADH, City Cars et ARTES) ont atteint 1,068 MdTND, en légère hausse de 2,9% par rapport à 2018. Le dernier trimestre était excellent avec une progression de 10,9%, ce qui a permis de rééquilibrer les comptes annuels.
Selon les chiffres présentés dans l’émission « Dans le Vif du Sujet » par Ibrahim Debache, Président de la Chambre Syndicale des Concessionnaires Automobiles, l’ensemble du secteur a affiché une baisse des ventes de près de 5% par rapport à 2018, une année déjà loin d’être une référence. Les performances auraient été beaucoup moins bonnes si une reprise dans la commercialisation des voitures populaires n’a pas été enregistrée.
Ces revenus ne sont pas seulement constitués de ventes de véhicules neufs, ils comportent aussi celles des pièces de rechange. Il ne faut pas oublier que 52% du parc est âgé de plus de 10 ans, dont 33% de plus de 15 ans. Là, les concessionnaires souffrent de la concurrence du marché parallèle, les privant de possibilité d’améliorer leurs marges. Le mix produit actuel est dominé par les petites cylindrées alors que le segment premium ne représente même pas 2 000 véhicules par an et il est en chute libre.
Le marché reste toujours très réglementé, avec plein de complications administratives et un système de quota qui régit strictement les importations de chaque distributeur. Avec 36 concessionnaires et 56 marques sur un petit marché comme celui de la Tunisie, le secteur a certes besoin d’une réorganisation. Si le mécanisme actuel permet de protéger les nouvelles marques qui n’ont pas assez de revenus, il est inévitable de libéraliser le secteur. Impact sur les prix ? Comme toute libéralisation, le début ne peut être qu’une hausse des prix, mais le marché va se rééquilibrer rapidement selon la loi de l’offre et de la demande. D’ici là, l’accès aux voitures neuves resterait encore difficile.