L’Université Centrale – Honoris United Universities a lancé, ce mardi 28 janvier 2020, en partenariat avec Essec Business School Paris, Women Board Ready. C’est un programme de haut niveau qui va permettre, entre autres, de sensibiliser sur l’importance d’intégrer les femmes au poste de décision. Le projet a été élaboré avec Viviane de Beaufort, Directrice du Programme Essec Paris.
Dans une déclaration qu’elle a accordée au Manager, Houbeb Ajmi, Directrice Générale de Honoris Tunisie, a expliqué que cette formation vise, justement, à intégrer les femmes dans les conseils d’administration des sociétés cotées en Bourse. “Il n’y a que trois femmes dirigeantes parmi les sociétés cotées, sur un total de 81 et il y a à peine 60 femmes administratrices”, a-t-elle déclaré.
Cependant, des efforts ont été déployés selon Houbeb Ajmi en vue d’équilibrer la balance au sein des conseils d’administration. “Un tel équilibre permet d’instaurer une meilleure gouvernance et d’améliorer les performances de l’entreprise. En tant qu’université, nous avons conçu cette formation pour augmenter le nombre des femmes au sein des conseils d’administration”, a-t-elle encore expliqué.
Pour sa part, le Directeur Général de la Bourse de Tunis, Bilel Sahnoun, a souligné que l’égalité des genres se mesure au sein des sociétés cotées en bourse. “C’est un indicateur qui démontre le degré de maturité et d’application de l’égalité”, a-t-il déclaré au Manager.
Le Directeur Général rappelle, dans ce contexte, que 60 femmes occupent des postes d’administratrices au sein de la Bourse de Tunis sur un total de 698. “Cela représente un ratio de 9%. Nous sommes au-dessus de la moyenne maghrébine qui est de 7,5%. Néanmoins, cela reste inférieur par rapport aux moyennes européennes. On compte 25% au Royaume-Uni et 45% en France”, a-t-il encore affirmé.
La conférence de presse de la présentation du programme Women Board Ready a réuni des invitées de marque, qui ont toujours lutté pour l’égalité entre les genres. On citera, à titre d’exemple, la militante Bochra Belhaj Hmida qui, le jour même, avait assisté à l’enterrement d’une autre jeune militante défunte : Lina Ben Mhenni. “Les femmes doivent être reconnues pour leurs compétences et non parce qu’elles sont des femmes”, a-t-elle martelé dans une allocution empreinte d’émotions.
Il y avait, également, Wided Bouchamaoui, femme d’affaires et ancienne présidente de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA). Et c’est sans compter Marie-Joséphine Zimmermaan, ancienne députée française. Toutes ont mis l’accent sur la nécessité d’un changement de mentalité au sein des sociétés. L’expérience française a été étalée en matière d’égalité des sexes. La Tunisie a, pour sa part, aussi accompli des pas considérables, mais il reste du pain sur la planche. “Il faut faire du lobbying et du networking afin de permettre aux femmes d’accéder aux postes de décision”, a déclaré Wided Bouchamaoui.
C’était une après-midi enrichissante qui traduit l’engagement de Honoris Tunisie et de la Bourse de Tunis pour un monde du travail plus égalitaire, où chacun a toutes ses chances.